Jean-Jacques Gauthier
Centre d'intervention budgétaire et sociale de la Mauricie (CIBES)
2008
Cette enquête exploratoire, pour reprendre les termes d'Yvan Rousseau, sociologue qui a examiné ce rapport, dresse un tableau extrêmement troublant. Globalement, il ressort clairement de notre exploration auprès des consommateurs que ceux-ci constituent, sinon une clientèle captive, à tout le moins des clients fort vulnérables. En effet, déjà que les contrats d'assurance-liée signés dans des institutions aussi respectables que Desjardins et les grandes banques canadiennes posent un certain nombre de problèmes, lorsque notre analyse porte sur les assurances liées à des cartes de crédit ou, pire, sur celles liées à des prêts dans les compagnies de finance, on peut affirmer sans détour que les consommateurs se font clairement flouer. Une première constatation tirée de notre étude préliminaire de différents contrats nous amène à conclure: Nous pouvons livrer globalement l'observation suivante: dès que les coûts de l'assurance, invalidité ou vie, ne sont pas calculés à part, ou ne font pas l'objet d'une présentation spécifique dans le contrat même, il y a de très fortes chances que les consommateurs ne s'y retrouvent plus, qu'ils ne sachent jamais combien leur coûtent réellement leurs 'polices d'assurance-liée et, à plus forte raison, qu'il n'y ait aucun moyen d'établir des comparaisons avec ce qui est offert ailleurs sur le marché. Nous affirmons, sans ambages, que dans la plupart des cas que nous avons examinés, les couvertures offertes dans les polices d'assurance-liée sont désavantageuses pour les consommateurs. Cette constatation concerne également les assurances liées à des cartes de crédit: Le langage utilisé dans ces documents est parfois difficile à comprendre, les présentations différentes rendent ardu tout exercice de comparaison les couvertures et leurs exclusions sont un labyrinthe où le consommateur a toutes les chances de se perdre. En ce qui concerne les contrats signés dans des compagnies de finance, nos conclusions sont nettes: Est-il nécessaire, devant ce tableau extrêmement évocateur, de dénoncer autrement, par des mots finalement inutiles, une situation qui ne saurait se perpétuer. Ce type de contrats, complètement abusifs, devrait être interdit. Nous n'insisterons jamais assez sur les circonstances, particulièrement désavantageuses pour les consommateurs, dans lesquelles sont signés ces contrats. Le questionnaire qui a servi pour le sondage, auprès de 373 répondants, a permis de mesurer le niveau de compréhension et, surtout, d'incompréhension que les gens pouvaient avoir de leurs contrats d'assurance. Quant aux entrevues réalisées auprès de vingt personnes ou couples, elles démontrent clairement le peu d'intérêt que suscite le fait de contracter des assurances à même des prêts hypothécaires ou personnels. Si la plupart des gens interrogés trouvent important de s'assurer, ils se montrent assez ignorants de ce qu'ils ont signé et ils persistent à croire qu'ils peuvent faire confiance à leur(s) institution(s) prêteuse(s). Un tableau assez désolant en fait qui devrait inciter tous les intervenants concernés à beaucoup plus de rigueur et d'intégrité afin de mériter pleinement la confiance qu'on leur porte.
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Recherche subventionnée par le BCCette recherche a reçu du soutien financier dans le cadre du Programme de contributions du Bureau de la consommation.
Centre d'intervention budgétaire et sociale de la Mauricie (CIBES) 274 rue Bureau Trois-Rivière (Québec) G9A 2M7
Source : Répertoire de la recherche sur les politiques en consommation