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Moniteur du capital de risque - Premier trimestre de 2010
600 Ko, 8 pages
Les petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes innovatrices à forte croissance qui commercialisent les résultats de la recherche sont en grande partie tributaires de l'industrie du capital de risque (CR) pour assurer leur financement. C'est pourquoi la vigueur de cette industrie revêt de l'importance pour ce segment des PME. La présente série de bulletins a pour but de fournir de l'information à jour sur l'industrie du capital de risque au Canada. À cette fin, elle fait état des tendances observées au chapitre de l'investissement, rend compte de la recherche sur des sujets touchant le capital de risque et examine les principales grappes technologiques où est investi le capital de risque.
Introduction
Le présent numéro rend compte des tendances observées au premier trimestre de 2010 en matière d'investissements en capital de risque et de mobilisation de fonds au Canada; il fournit aussi un sommaire des mesures adoptées récemment par les gouvernements fédéral et provinciaux visant à soutenir le capital de risque. Enfin, ce numéro présente un texte relatif aux nombreux « ateliers intensifs » en entreprenariat qui stimulent le démarrage d'entreprises novatrices.
Aperçu des activités en matière de capital de risque
Investissement et mobilisation de fonds
Le niveau des activités correspond au niveau observé en 2009
Au Canada, les investissements en capital de risque étaient de 276 millions de dollars (105 transactions) au premier trimestre de 2010, ce qui correspond à peu près aux 279 millions de dollars investis au cours de la même période en 2009 (103 transactions).
La mobilisation de fonds s'est chiffré à 268 millions de dollars, ce qui représente une augmentation de 25 % par rapport aux 215 millions de dollars enregistrés au premier trimestre de 2009; ce montant correspond toutefois à peu près aux niveaux trimestriels moyens de mobilisation de fonds observés en 2009.
T1 de 2009 | T1 de 2010 | Variation (en %) | |
---|---|---|---|
(millions de dollars) | |||
Source : Thomson Reuters Canada, 2010. | |||
Investissement | 279 | 276 | −1 |
Mobilisation de fonds | 215 | 268 | 25 |
Même si les niveaux d'activités enregistrés au premier trimestre de 2010 correspondent à ceux observés en 2009, il est important de remarquer que le niveau des investissements en 2009 est nettement inférieur à celui des années précédentes.
Valeurs des transactions
Diminution de la valeur moyenne des transactions
La valeur moyenne des transactions était de 2,6 millions de dollars au premier trimestre de 2010, soit une valeur légèrement inférieure à la valeur moyenne de 2,7 millions de dollars observée au premier trimestre de 2009. Ces deux moyennes ont été influencées par des transactions exceptionnellement de grande valeur, qui se sont produites au cours de chacune de ces périodes. Au premier trimestre de 2010, 54 millions de dollars ont été investis dans l'entreprise montréalaise Enerkem, spécialisée dans les technologies propres, et au premier trimestre de 2009, un montant de 50 millions de dollars a été investi pour le démarrage d'un nouveau fournisseur de services sans fil (figure 1). Même avec cet important investissement, la valeur moyenne des transactions au premier trimestre de 2010 était bien en deçà de la valeur moyenne de 4 millions de dollars enregistrée entre 2004 et 2008.
Figure 1
Répartition des investissements en capital de risque selon la valeur des transactions, premiers trimestres de 2009 et de 2010
Source : Thomson Reuters Canada, 2010.
Étape du développement
Diminution des activités associées aux étapes préliminaires
Les investissements relatifs aux activités associées au prédémarrage et au démarrage d'entreprises ne se chiffraient qu'à 33 millions de dollars (19 transactions) au premier trimestre de 2010; à ces étapes de développement des entreprises, cette valeur, exprimée en dollars, représente le troisième plus faible niveau d'investissement trimestriel depuis 1998, et le second plus faible niveau, exprimée en nombre de transactions. Au premier trimestre de 2010, les investissements aux étapes ultérieures de développement des entreprises se chiffraient à 179 millions de dollars (59 transactions), soit une augmentation de 46 % par rapport aux 123 millions de dollars (43 transactions) enregistrés au premier trimestre de 2009 (figure 2).
Figure 2
Investissements en capital de risque selon l'étape du développement, premiers trimestres de 2009 et de 2010
Source : Thomson Reuters Canada, 2010.
Nouveaux investissements et investissements subséquents
Diminution du nombre d'investissements pour les entreprises en démarrage
Le nombre de transactions en matière de nouveaux investissements en capital de risque s'établissait à 39 au premier trimestre de 2010, soit un nombre un peu différent des 37 nouvelles transactions enregistrées au premier trimestre de 2009 et des 42 transactions enregistrées au quatrième trimestre de 2009. Comme indiqué précédemment, le nombre de transactions effectuées au cours des étapes de prédémarrage et de démarrage a diminué, qu'il soit exprimé en termes de nouveaux investissements ou d'investissements subséquents (tableau 2).
Investissements | T1 de 2009 | T2 de 2009 | T3 de 2009 | T4 de 2009 | T1 de 2010 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Source : Thomson Reuters Canada, 2010. | ||||||
Nouveaux | Tous | 37 | 37 | 45 | 42 | 39 |
Prédémarrage et démarrage | 15 | 14 | 10 | 19 | 10 | |
Autres étapes préliminaires | 7 | 5 | 6 | 4 | 6 | |
Étapes ultérieures | 15 | 18 | 29 | 23 | 23 | |
Subséquents | Tous | 66 | 71 | 62 | 88 | 66 |
Prédémarrage et démarrage | 11 | 8 | 9 | 18 | 9 | |
Autres étapes préliminaires | 27 | 27 | 19 | 27 | 21 | |
Étapes ultérieures | 28 | 36 | 34 | 43 | 36 |
Type d'investisseur
Accroissement des activités par les fonds indépendants privés et par les fonds étrangers
Les investissements en capital de risque réalisés par des fonds indépendants privés et des fonds étrangers ont augmenté respectivement de 65 % et de 17 % au premier trimestre de 2010, par rapport au même trimestre de 2009. Cette situation ne s'est pas traduite par une intensification globale des investissements en capital de risque au premier trimestre de 2010 étant donné que le segment des investisseurs institutionnels a procédé à un investissement important unique au premier trimestre de 2009; ce segment d'investisseurs est depuis revenu à son niveau d'investissement qui lui est plus représentatif. Enfin, les investissements des sociétés à capital de risque de travailleurs (SCRT) et des autres fonds de détail sont demeurés relativement inchangés, exprimés sur douze mois (figure 3).
Figure 3
Répartition des investissements en capital de risque selon le type d'investisseur, premiers trimestres de 2009 et de 2010
Source : Thomson Reuters Canada, 2010.
Mobilisation de fonds
La mobilisation de fonds de capital de risque correspond à la moyenne enregistrée en 2009
Les fonds de capital de risque mobilisés au Canada ont atteint 268 millions de dollars au premier trimestre de 2010, soit un montant légèrement supérieur au montant moyen trimestriel enregistré au cours de 2009; ce montant représente toutefois une augmentation de 25 % par rapport au premier trimestre de 2009. Les fonds indépendants privés ont atteint 140 millions de dollars, soit plus du triple du montant atteint au premier trimestre de 2009. Les SCRT et les autres fonds de détail ont atteint 128 millions de dollars, soit 26 % de moins que les 173 millions de dollars enregistrés au cours du premier trimestre de 2009.
Répartition régionale
Le Québec recueille toujours la plus grande part des investissements en capital de risque
Au premier trimestre de 2010, la province de Québec a reçu la plus grande part des investissements en capital de risque, avec un total de 101 millions de dollars (figure 4); ce montant est toutefois inférieur aux 153 millions de dollars enregistrés au cours de la même période l'an dernier. En Ontario, les investissements en capital de risque s'établissaient à 96 millions de dollars au premier trimestre de 2010, soit une augmentation de 60 % par rapport au même trimestre de l'année précédente.
Figure 4
Répartition régionale des investissements en capital de risque au Canada, premiers trimestres de 2009 et de 2010
Source : Thomson Reuters Canada, 2010.
Province | T1 2009 | T1 2010 | Variation (en %) |
---|---|---|---|
Source : Thomson Reuters Canada, 2010. | |||
Colombie-Britannique | 10 | 18 | 80 |
Alberta | 6 | 6 | 0 |
Saskatchewan | 3 | 3 | 0 |
Manitoba | 0 | 2 | s.o. |
Ontario | 35 | 29 | −17 |
Québec | 43 | 42 | −2 |
Nouveau-Brunswick | 2 | 3 | 50 |
Nouvelle-Écosse | 4 | 2 | −50 |
Île-du-Prince-Édouard | 0 | 0 | s.o. |
Terre-Neuve-Labrador | 0 | 0 | s.o. |
Territoires | 0 | 0 | s.o. |
Répartition selon le secteur
Accroissement des investissements dans les secteurs des sciences de la vie et des énergies de remplacement
Les investissements en capital de risque dans le secteur des sciences de la vie ont atteint 65 millions de dollars (24 transactions) au premier trimestre de 2010, soit une augmentation de 75 % par rapport à la même période en 2009. Les changements importants de la valeur investie dans certains secteurs d'activités sont dus à un petit nombre de transactions de grande valeur (figure 5). Par exemple, les investissements en capital de risque dans le secteur des technologies de l'information (TI) ont atteint 103 millions de dollars (42 transactions) au cours du premier trimestre de 2010, en baisse par rapport aux 164 millions de dollars (50 transactions) enregistrés au premier trimestre de 2009; cette baisse est partiellement attribuable à la transaction d'une valeur de 50 millions de dollars en 2009 dans une entreprise de services sans fil. Dans le même ordre d'idées, la transaction d'une valeur de 54 millions de dollars dans Enerkem est partiellement responsable de la hausse des investissements en capital de risque dans les secteurs énergétiques et environnemental, passant de 11 millions de dollars (4 transactions) au premier trimestre de 2009 à 75 millions de dollars (7 transactions) pour le même trimestre de 2010.
Figure 5
Investissement en capital de risque selon le secteur d'activité, premiers trimestres de 2009 et de 2010
Source : Thomson Reuters Canada, 2010.
Activités gouvernementales
Au premier trimestre de 2010, la Banque de développement du Canada (BDC) a effectué des investissements en capital de risque dans neuf entreprises qui, avec la contribution d'autres investisseurs, ont atteint 98 millions de dollars (tableau 4). La BDC a elle-même fourni un montant de 16 millions de dollars et a aussi fait des investissements dans des fonds de capital de risque.
BDC | Co-investisseurs | Total | Nombre de transactions | |
---|---|---|---|---|
(millions de dollars) | ||||
Source : Banque de développement du Canada, 2010. | ||||
Prédémarrage et démarrage | 2,0 | 5,0 | 7,0 | 1 |
Développement | 5,2 | 26,4 | 31,6 | 4 |
Étapes ultérieures | 9,3 | 50,2 | 59,5 | 4 |
Total | 16,5 | 81,6 | 98,1 | 9 |
Exportation et développement Canada (EDC) a annoncé au mois de mars dernier qu'elle s'était engagée à verser 10 millions de dollars américains à l'égard du capital-actions dans le Water Fund Limited Partnership (XPV), un fonds torontois spécialisé dans le secteur de l'eau.
Le Budget 2010 du gouvernement du Canada propose des changements dans le but d'améliorer le volume du capital de risque en fonds étrangers investi au Canada. Les changements resserreraient la définition des « Biens imposables canadiens » afin d'alléger le fardeau lié à l'observation fiscale des non-Canadiens qui font certains types d'investissements au Canada, y compris des investissements dans de petites entreprises. Plus particulièrement, cette proposition vise à éliminer l'obligation de déclaration prévue par l'article 116 de la Loi de l'impôt sur le revenu, en ce qui concerne plusieurs types d'investissements.
Trois fonds de capital de risque du Québec ont été choisis comme véhicule d'investissement par le gouvernement provincial et par ses partenaires. Cette annonce a été faite en mars 2010 par un comité de sélection reconnu par le gouvernement. Ce projet qui vise à lancer trois nouveaux fonds de capital de risque pour investir dans des entreprises en prédémarrage dans le secteur des technologies a été annoncé par le gouvernement du Québec en 2009. En plus du gouvernement du Québec, le Fonds de solidarité de la FTQ, des FIER Partenaires, et des investisseurs du secteur privé participeront aussi à l'égard du capital-actions dans ces fonds. Chacun des fonds pourra bénéficier de capitaux atteignant la somme minimale de 41,25 millions de dollars. Les fonds qui ont été choisis pour recevoir ces investissements sont : FounderFuel Ventures, AmorChem, et Cycle-C3 Capital.
Ateliers intensifs en entrepreneuriat et préparation à recevoir des investissements
Les entrepreneurs potentiels dans le secteur des technologies doivent relever plusieurs défis lorsqu'ils mettent sur pied leur entreprise. Ils doivent, par exemple, préciser une stratégie optimale de vente, déterminer une structure idéale de fonctionnement pour le conseil d'administration, et ils doivent élaborer des stratégies pour protéger leurs propriétés intellectuelles. Ces obstacles peuvent être particulièrement difficiles à surmonter pour les nouveaux entrepreneurs. Pour réussir à les surmonter, il est possible de tirer profit de leçons transmises par des mentors possédant une solide expérience.
Les ateliers intensifs en entreprenariat fournissent des occasions d'apprentissage pour les nouveaux entrepreneurs; ils sont offerts par des universités, des fournisseurs de services commerciaux, et des organismes communautaires. Lorsque des entrepreneurs sont à la recherche de financement, les ateliers intensifs proposés par des forums d'investissement, ou dans le cadre de concours de démarrage d'entreprises, représentent une excellente occasion de parfaire leurs connaissances, de faire du réseautage et de recevoir de la rétroaction d'investisseurs potentiels.
Certains ateliers intensifs sont offerts dans le cadre de concours de démarrage d'entreprises. L'initiative Percée, mise sur pied par la Fondation de l'innovation du Nouveau-Brunswick, permet de mettre en concurrence des entrepreneurs au cours d'un atelier intensif d'un jour, afin de les aider à élaborer leur analyse de rentabilisation, à rédiger leur plan d'affaires, et les aider à améliorer leur technique de présentation. L'Edmonton TEC VenturePrize est un autre exemple de concours de démarrage d'entreprise : il offre aux participants des stages d'étude sur la préparation de plan d'affaires, sur les questions opérationnelles stratégiques, et sur le marketing. Ces ateliers intensifs sont offerts sur le campus de l'École de commerce de l'Université de l'Alberta à Calgary et à Edmonton; ces cours sont d'une durée de trois jours.
D'autres ateliers intensifs en entreprenariat ciblent certains secteurs d'activités. Par exemple, l'événement annuel Webcom Montréal, un atelier intensif d'une journée (moyennant certains frais), met l'accent sur les technologies de l'information et des communications; il offre des séances qui couvrent toute une gamme de sujets. Les présentateurs sont habituellement des entrepreneurs et des présidents-directeurs généraux (PDG) d'entreprises qui mènent leurs activités dans le secteur des technologies de l'information et des communications.
Enfin, les forums d'investissement sont souvent associés à des ateliers intensifs et ils prennent diverses formes. Par exemple, l'organisme Startup Camp Montréal choisit un certain nombre d'entreprises afin qu'elles participent aux séances de l'après-midi et du soir; ces séances permettent à des entrepreneurs d'expérience de partager leur expertise sur des sujets retenus par les participants. À la fin de chacune des séances, cinq entreprises choisies par des investisseurs potentiels doivent faire une présentation de cinq minutes dans le but d'attirer des investissements. À l'opposé, le forum annuel Banff Venture propose une solution plus formelle qui se déroule sur plusieurs jours; les entreprises dont la candidature est retenue pour faire leur présentation au forum doivent d'abord participer à un atelier intensif de deux jours qui les aidera à élaborer un plan d'affaires et une présentation qui sauront retenir l'attention des investisseurs.
En mars 2010, Industrie Canada a tenu un webinaire destiné aux entrepreneurs à partir du matériel utilisé lors de l'atelier intensif du forum Banff Venture; la séance s'intitulait « Se présenter aux investisseurs - Préparation et présentation de votre exposé aux investisseurs ». Le webinaire était présenté par Marc Elrick, qui a déjà conseillé de nombreux entrepreneurs sur l'élaboration de plan d'affaires professionnels et la préparation de présentations destinées aux investisseurs, et il a aussi dirigé la tenue des ateliers intensifs pour entrepreneurs. Au cours du webinaire, monsieur Elrick a présenté en détail les diapositives sur les dix éléments essentiels recherchés par les investisseurs potentiels, et il a illustré les principaux points par la présentation de diapositives tirées de présentations réelles. Vous pouvez écouter l'enregistrement du webinaire sur le site de entreprisescanada.ca/fra.
Vous trouverez ci-dessous la liste des ateliers intensifs en entreprenariat au Canada (tableau 5).
Tableau 5
Ateliers intensifs en entreprenariat au Canada
- Percée (La fondation de l'innovation du Nouveau-Brunswick)
- Calgary Technologies Inc. Entrepreneur Boot Camp (anglais seulement)
- TechAlliance Entrepreneur 1.0 (anglais seulement)
- Fusion Entrepreneur Bootcamp
- Startup Camp Montreal 6 (anglais seulement)
- Stu Clark Centre For Entrepreneurship Boot Camp (anglais seulement)
- TEC VenturePrize
- The Banff Venture Forum (anglais seulement)
- The Ottawa Network Startup Boot Camp (anglais seulement)
- VeloCity Entrepreneurs Bootcamp (anglais seulement)
- Webcom Montréal
Notes
La présente publication fait partie d'une série de documents publiés par la Direction générale de la petite entreprise. Cette direction analyse le marché financier et l'incidence des tendances observées sur l'accès des petites entreprises au financement. La recherche actuelle met l'accent sur les entreprises à forte croissance, sur les aspects du capital de risque et de l'environnement commercial en général au Canada qui influent sur le succès de ces entreprises, ainsi que sur les principaux intervenants du marché du capital de risque (par exemple, les sociétés de capital de risque et les investisseurs providentiels).
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