Profil de croissance des entreprises canadiennes - Janvier 2010

Édition spéciale des Principales statistiques relatives aux petites entreprises

Table des matières


Avant-propos

La publication intitulée Principales statistiques relatives aux petites entreprises, qui paraît deux fois l'an, renferme des données de base sur le secteur canadien de la petite entreprise. Cette quatorzième édition comprend cinq nouvelles sections sur la croissance des entreprises canadiennes.

De nouvelles données ont été intégrées pour actualiser la section suivante :

  • Combien y a-t-il d'entreprises au Canada?

Le Profil de croissance des entreprises canadiennes qui a été ajouté à cette édition spéciale des Principales statistiques relatives aux petites entreprises, présente de l'information sur ce qui suit :

  • Contexte
  • Sources des données et méthodologie
  • Répartition des entreprises au Canada selon le taux de croissance
  • Création d'emplois et évolution du chiffre d'affaires à différents stades de croissance
  • Comparaisons internationales

La prochaine édition de Principales statistiques relatives aux petites entreprises comprendra des mises à jour des données sur la création d'emplois, les bénéfices nets selon la taille de l'entreprise, le nombre de travailleurs indépendants, les femmes entrepreneures et l'innovation selon la taille de l'entreprise.


Points saillants

Nombre d'entreprises au Canada

  • Selon la définition d'Industrie Canada, une « petite entreprise » est une entreprise comptant moins de 100 employés.
  • Il y a au Canada un peu plus d'un million de petites entreprises qui comptent des employés (sont exclus les entrepreneurs indépendants), et 98 % des entreprises du pays emploient moins de 100 personnes.

Profil de croissance des entreprises canadiennes

Selon la définition de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une entreprise à forte croissance est une entreprise dont le taux de croissance moyen annualisé est supérieur à 20 % par an, sur une période de trois ans, et qui compte au moins 10 employés au début de la période. Les données canadiennes se rapportent aux entreprises comptant entre 10 et 249 employés et enregistrant un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions de dollars.


Aperçu

Cet article spécial porte sur la répartition des entreprises en fonction de 11 intervalles de croissance et utilise à la fois l'emploi et le chiffre d'affaires pour définir la croissance. Sont incluses les entreprises qui comptent entre 10 et 249 employés, dont le chiffre d'affaires se situait entre 30 000 $ et 50 millions de dollars au cours de la première année de l'étude et qui ont été actives tout au long de la période de référence. On fournit des analyses selon la taille de l'entreprise et l'industrie, ainsi que les emplois créés et le chiffre d'affaires enregistré.

Répartition des entreprises canadiennes selon le taux de croissance

  • Entre 2001 et 2006, une forte proportion d'entreprises ont affiché une croissance négative ou légèrement positive : pour ce qui est de l'emploi, plus de 58 % des entreprises ont connu une croissance allant de −20 % à 1 % alors qu'au niveau du chiffre d'affaires, le taux est de 42 %.
  • Le taux de croissance du chiffre d'affaires était supérieur au taux de croissance de l'emploi. Près de 58 % des entreprises ont vu leur chiffre d'affaires grimper de plus de 1 % par an, alors que 41 % des entreprises ont accru leur nombre d'emplois de plus de 1 % par an.
  • Les entreprises à forte croissance – celles dont le taux de croissance moyen annualisé est supérieur à 20 % sur une période de trois ans et qui comptent au moins 10 employés au début de la période – enregistrant une croissance du chiffre d'affaires sont plus nombreuses que celles enregistrant une croissance de l'emploi. Entre 2003 et 2006, seulement 4,7 % des entreprises ont enregistré une forte croissance de l'emploi, alors que 12 % ont accru leur chiffre d'affaires de 20 % par an.
  • La répartition des entreprises selon leur taille, en fonction de la croissance du chiffre d'affaires, donne à penser que la croissance n'est pas nécessairement liée à la taille de l'entreprise.
  • C'est au niveau du secteur industriel que les différences entre les répartitions de l'emploi et du chiffre d'affaires sont les plus marquées. Dans le secteur de la gestion de sociétés et d'entreprises, près de 60 % des entreprises ont enregistré une croissance positive du chiffre d'affaires, tandis qu'à peine un peu plus de 30 % ont affiché une croissance positive au niveau de l'emploi.
  • Les industries comptant une proportion élevée d'entreprises en croissance (selon le chiffre d'affaires) étaient les services publics (25 %); l'extraction minière, l'exploitation des carrières et l'extraction de pétrole et de gaz (23,5 %); et la gestion de sociétés et d'entreprises (13,5 %).

Création d'emplois et chiffre d'affaires enregistré

  • Entre 2001 et 2006, les entreprises affichant une croissance annuelle moyenne de l'emploi de plus de 20 % ont enregistré la création la plus forte d'emplois pour l'ensemble des intervalles de croissance.
  • Une proportion de 43 % de la variation totale de l'emploi est attribuable aux entreprises à forte croissance et aux entreprises ayant enregistré une réduction de plus de 20 % par an de la croissance de l'emploi. Les entreprises à forte croissance ont créé 70 emplois chacune tandis que celles qui ont connu une réduction de plus de 20 % de la croissance de l'emploi ont perdu 25 emplois chacune.
  • Le chiffre d'affaires enregistré met en lumière la performance exceptionnelle des entreprises à forte croissance. Entre 2001 et 2006, les entreprises à forte croissance ont accru leur chiffre d'affaires total d'environ 80 milliards de dollars, soit 30 millions de dollars par entreprise, ce qui fait plus que compenser les réductions du chiffre d'affaires des entreprises en perte de vitesse (environ 67 milliards de dollars).

Comparaisons internationales

  • La répartition des entreprises selon la croissance au Canada est similaire à celle d'autres pays étudiés (Autriche, Danemark, Italie, Pays-Bas, Espagne et États-Unis). La croissance des entreprises affiche une répartition bimodale.
  • Dans six des sept pays examinés, les entreprises à forte croissance représentaient la plus petite proportion du nombre total d'entreprises enregistré, mais elles contribuaient fortement à l'emploi.
  • La performance du Canada pour ce qui est de la variation totale de l'emploi diffère de celle des autres pays industrialisés, puisqu'il existe au Canada une relation continue et harmonieuse entre la croissance et la variation de l'emploi. Les autres pays affichent des tendances plus complexes.

Qu'entend-on par « petite entreprise »?

On peut définir la taille d'une entreprise de diverses façons, selon la valeur de son chiffre d'affaires annuel ou de ses expéditions, par exemple, ou selon son chiffre d'affaires annuel brut ou net, la taille de ses actifs ou son nombre d'employés.

De nombreuses institutions définissent la petite entreprise selon leurs propres besoins – l'Association des banquiers canadiens qualifie une entreprise de « petite » si elle l'autorisation de prêt pour laquelle elle est admissible est inférieure à 250 000 $, tandis qu'Exportation et développement Canada définit le petit exportateur ou le nouvel exportateur comme étant une entreprise dont les ventes à l'exportation sont inférieures à 1 million de dollars. Dans certains cas, Industrie Canada utilise une définition reposant sur le nombre d'employés, qui varie selon le secteur – les entreprises du secteur de la production de biens sont jugées « petites » si elles comptent moins de 100 employés, tandis que pour les entreprises du secteur des services, le plafond est de 50 employés. Au-delà de ce nombre, et jusqu'à 499 employés, une entreprise est considérée comme étant de taille moyenne. Les plus petites des petites entreprises sont appelées micro-entreprises, que l'on définit le plus souvent comme celles comptant moins de cinq employés. Le terme « PME » (petite et moyenne entreprise) fait référence à toutes les entreprises comptant moins de 500 employés, tandis que celles qui ont 500 employés ou plus sont qualifiées de grandes entreprises.

En pratique, comme on le verra par la suite, les rapports sur les petites entreprises s'en tiennent rarement à une définition stricte en raison des limites des données.


Combien y a-t-il d'entreprises au Canada?

Le Registre des entreprises de Statistique Canada recense les établissements commerciauxNote de bas de page 1 et publie les résultats deux fois par année. Plusieurs établissements commerciaux peuvent appartenir à une même entreprise, et chaque entreprise possède au moins un établissement commercial. Pour qu'un établissement commercial soit comptabilisé dans le Registre des entreprises, l'entreprise à laquelle il appartient doit répondre à au moins l'un des critères suivants : compter au moins un employé rémunéré (versement de retenues salariales à l'Agence du revenu du Canada – ARC), avoir un chiffre d'affaires annuel d'au moins 30 000 $ ou être constituée en société et avoir produit au moins une déclaration fédérale de revenus des sociétés au cours des trois dernières années.

En juin 2009, le Canada comptait plus de 2,3 millions d'établissements commerciauxNote de bas de page 2 (voir le tableau 1), ce qui est très similaire au nombre d'établissements enregistrés en décembre 2008. Environ la moitié des établissements commerciaux sont appelés « établissements employeurs », car ils ont au moins un employé (peut-être le propriétaire). L'autre moitié regroupe les établissements dits « indéterminés », car ils ne comptent aucun employé enregistré auprès de l'ARC. Ces établissements peuvent en effet n'avoir aucun effectif (il peut s'agir d'entités purement théoriques répondant néanmoins à l'un des critères à respecter pour être reconnues en tant qu'établissements commerciaux) ou avoir recours uniquement à des travailleurs contractuels, aux propriétaires ou à des membres de la famille. La catégorie « établissements indéterminés » a été créée parce que l'on ne possède aucune information sur l'effectif de ces entreprises.

Tableau 1 : Nombre total d'établissements commerciaux et nombre d'établissements par rapport à la population provinciale ou territoriale et au produit intérieur brut, juin 2009
Province ou territoire Nombre d'établissements commerciaux Nombre d'établissements par millier d'habitants PIB par établissement commercial (milliers de dollars)
Total Établissements employeurs Établissements indéterminésRéférence de la note 1 du tableau 1
Source : Statistique Canada, Registre des entreprises, juin 2009; Comptes nationaux des revenus et dépenses, 2008; Estimations de la population selon l'âge et le sexe pour le Canada, les provinces et les territoires, juin 2009.
Note 1 du tableau 1 : La catégorie « établissements indéterminés » comprend les établissements appartenant à des entreprises constituées ou non en société, qui ne sont pas titulaires d'un compte de retenues salariales auprès de l'Agence du revenu du Canada. Leur effectif peut être composé de travailleurs contractuels, des propriétaires ou de membres de la famille.
Terre-Neuve-et-Labrador 25 202 16 968 8 234 49,7 1 248
Île-du-Prince-Édouard 9 985 5 805 4 180 71,2 472
Nouvelle-Écosse 52 518 29 947 22 571 56,0 651
Nouveau-Brunswick 41 241 25 364 15 877 55,1 662
Québec 456 948 236 150 220 798 58,5 660
Ontario 857 077 372 653 484 424 65,8 686
Manitoba 74 128 34 830 39 298 61,0 686
Saskatchewan 90 313 36 794 53 519 88,1 712
Alberta 327 194 149 475 177 719 89,2 891
Colombie-Britannique 348 688 168 206 180 482 78,6 571
Yukon 2 742 1 556 1 186 81,7 729
Territoires du Nord-Ouest 2 495 1 561 934 57,6 2 172
Nunavut 798 585 213 25,0 1 876
Total – Canada 2 289 329 1 079 894 1 209 435 68,1 700

L'Ontario et le Québec regroupent 57 % des établissements commerciaux du Canada. Presque tous les autres sont répartis dans les provinces de l'Ouest (37 %) ou les provinces de l'Atlantique (6 %). Les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut n'accueillent que 0,3 % des établissements commerciaux.

En proportion de la population, c'est dans les provinces de l'Ouest, au Yukon et à l'Île-du-Prince-Édouard que les établissements commerciaux sont les plus nombreux, particulièrement en Alberta et en Saskatchewan où leur concentration atteint respectivement 89,2 et 88,1 établissements par millier d'habitants. Le Nunavut, Terre-Neuve-et-Labrador, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse sont les provinces où le nombre d'établissements commerciaux par millier d'habitants est le plus faible. En Ontario et au Québec, la concentration des établissements commerciaux est inférieure à la moyenne nationale de 68,1, étant respectivement de 65,8 et 58,5 établissements par millier d'habitants.

En ce qui concerne le produit intérieur brut (PIB) par établissement commercial, selon la province ou le territoire, ce sont les Territoires du Nord-Ouest qui arrivent en tête avec 2 172 000 $ par établissement. Ce résultat est sans doute attribuable en partie au faible taux d'établissements par millier d'habitants, si bien que le PIB de ce territoire est réparti entre un faible nombre d'établissements. De façon générale, on observe une corrélation négative marquée entre le nombre d'établissements par millier d'habitants et la contribution au PIB par établissement : plus le nombre d'établissements par millier d'habitants est élevé, plus le PIB par établissement est faible. Seule l'Alberta fait exception à cette règle – son PIB par établissement est relativement élevé malgré le grand nombre d'établissements par millier d'habitants.

Parmi les 1 079 894 établissements employeurs, 2 991, soit environ 0,3 %, comptent 500 employés ou plus, 1 056 803 établissements employeurs (98 %) comptent moins de 100 employés, 75 % en ont moins de 10 et 55 % n'ont que de 1 à 4 employés (voir le tableau 2).

Tableau 2 : Nombre d'établissements commerciaux selon le secteur et la taille de l'entreprise (nombre d'employés), juin 2009
Nombre d'employés Pourcentage cumulatif d'établissements employeurs Nombre d'établissements commerciaux
Total Secteur des biensRéférence de la note 2 du tableau 2 Secteur des servicesRéférence de la note 2 du tableau 2
Source : Statistique Canada, Registre des entreprises, juin 2009.
Note 1 du tableau 2 : La catégorie « établissements indéterminés » comprend les établissements appartenant à des entreprises constituées ou non en société, qui ne sont pas titulaires d'un compte de retenues salariales auprès de l'Agence du revenu du Canada. Leur effectif peut être composé de travailleurs contractuels, des propriétaires ou de membres de la famille.
Note 2 du tableau 2 : Par convention, d'après la définition de Statistique Canada, le secteur des biens regroupe les codes 11 à 31-33 du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN), alors que celui des services regroupe les codes 41 à 91.
Établissements indéterminésRéférence de la note 1 du tableau 2 1 209 435 298 350 911 085
Total partiel – Établissements employeurs 100,0 1 079 894 238 092 841 802
1-4 54,8 592 054 131 925 460 129
5-9 75,0 218 153 47 104 171 049
10-19 87,3 132 512 27 461 105 051
20-49 95,2 85 225 18 950 66 275
50-99 97,9 28 859 6 901 21 958
100-199 99,1 13 368 3 442 9 926
200-499 99,7 6 732 1 755 4 977
500+ 100,0 2 991 554 2 437
Total 2 289 329 536 442 1 752 887

Environ le quart des établissements commerciaux (établissements indéterminés et établissements employeurs confondus) produisent des biens; les autres offrent des services. Les petites entreprises (moins de 100 employés) représentent 97 % des établissements employeurs qui produisent des biens et 98 % de ceux qui offrent des services (voir le tableau 2 et la figure 1). Si l'on utilise pour le secteur des services une autre définition, selon laquelle les petites entreprises comptent moins de 50 employés, les petites entreprises du secteur des services représentent 95 % des établissements employeurs de ce secteur.

Figure 1 : Répartition des établissements commerciaux dans le secteur des biens et celui des services, selon la taille de l'entreprise (nombre d'employés), juin 2009

Figure 1 : Diagramme à barres de la répartition des établissements commerciaux dans le secteur des biens et celui des services, selon la taille de l'entreprise, juin 2009 (la description détaillée se trouve sous l'image)
Source : Statistique Canada, Registre des entreprises, juin 2009.
Note 1 de la figure 1 : Par convention, d'après la définition de Statistique Canada, le secteur des biens regroupe les codes 11 à 31-33 du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN), alors que celui des services regroupe les codes 41 à 91.
Note 2 de la figure 1 : La catégorie « établissements indéterminés » comprend les établissements appartenant à des entreprises constituées ou non en société, qui ne sont pas titulaires d'un compte de retenues salariales auprès de l'Agence du revenu du Canada. Leur effectif peut être composé de travailleurs contractuels, des propriétaires ou de membres de la famille.
Description de la figure 1
Répartition des établissements commerciaux dans le secteur des biens et celui des services, selon la taille de l'entreprise (nombre d'employés), juin 2009
Taille de l'entreprise Secteur des biensRéférence de la note 1 de la figure 1 Secteur des servicesRéférence de la note 1 de la figure 1
Établissements indéterminésRéférence de la note 2 de la figure 1 55,6 % 52,0 %
Établissements employeurs 44,4 % 48,0 %
1-4 55,4 % 54,7 %
5-9 19,8 % 20,3 %
10-19 11,5 % 12,5 %
20-49 8,0 % 7,9 %
50-99 2,9 % 2,6 %
100-199 1,5 % 1,2 %
200-499 0,7 % 0,6 %
500+ 0,2 % 0,3 %

Le tableau 3 illustre la répartition des établissements employeurs, selon la taille de l'établissement, dans chaque province et territoire. En général, la répartition selon la taille au sein des provinces est similaire à la répartition moyenne nationale. Toutefois, on observe une certaine variation entre les provinces et territoires; par exemple, le pourcentage de microentreprises (de 1 à 4 employés) est plus élevé en Alberta (59 %) et en Colombie-Britannique (57 %) qu'en Ontario (55 %), au Québec (51 %) et dans les territoires (de 24 à 49 %).

Tableau 3 : Établissements employeurs selon la taille de l'établissement (nombre d'employés) dans les provinces et les territoires, juin 2009
Province ou territoire Établissements employeurs
Total Pourcentage
1-4 5-9 10-19 20-49 50-99 Petit (<100) 100-199 200-499 Moyen (100–499) Grand (500+)
Source : Statistique Canada, Registre des entreprises, juin 2009.
Terre-Neuve-et-Labrador 16 968 55,8 22,7 11,1 6,7 2,0 98,2 0,9 0,6 1,5 0,3
Île-du-PrinceÉdouard 5 805 52,0 22,4 13,1 8,4 2,4 98,3 0,9 0,5 1,4 0,2
Nouvelle-Écosse 29 947 55,0 20,5 12,0 7,8 2,5 97,8 1,3 0,6 1,9 0,3
Nouveau-Brunswick 25 364 54,8 20,7 12,4 7,9 2,4 98,1 1,1 0,5 1,6 0,3
Québec 236 150 51,1 22,2 13,1 8,8 2,8 97,9 1,2 0,6 1,8 0,3
Ontario 372 653 55,2 19,5 12,1 7,9 2,9 97,5 1,4 0,8 2,2 0,3
Manitoba 34 830 50,2 21,6 13,7 8,9 3,2 97,5 1,4 0,7 2,1 0,3
Saskatchewan 36 794 55,0 21,0 12,4 7,7 2,3 98,4 0,9 0,5 1,4 0,2
Alberta 149 475 59,2 18,0 11,2 7,1 2,5 98,0 1,2 0,6 1,7 0,2
Colombie-Britannique 168 206 56,6 20,0 12,1 7,3 2,4 98,3 1,0 0,5 1,5 0,2
Yukon 1 556 49,2 23,3 13,5 9,6 1,9 97,6 1,4 0,8 2,2 0,2
Territoires du Nord-Ouest 1 561 34,7 23,8 20,1 13,8 4,5 96,7 2,4 0,7 3,1 0,2
Nunavut 585 24,1 25,0 22,9 18,6 6,5 97,1 2,1 0,7 2,7 0,2
Total – Canada 1 079 894 54,8 20,2 12,3 7,9 2,7 97,9 1,2 0,6 1,9 0,3

Le tableau 4 présente la répartition des établissements employeurs, selon la taille de l'établissement, dans chaque secteur industriel. C'est au sein des micro-entreprises qu'on observe la plus grande variation. Le pourcentage le plus élevé de micro-entreprises se retrouve dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques (74,4 %) et celui de l'agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse (71,5 %). Les pourcentages les plus faibles de micro-entreprises s'observent dans le secteur des administrations publiques (20,7 %), celui de l'hébergement et des services de restauration (27,5 %) et celui des services publics (32,8 %).

Tableau 4 : Établissements employeurs selon la taille de l'établissement (nombre d'employés), dans les différents secteurs industriels, juin 2009
Secteurs industriels (classés en fonction du nombre d'établissements employeurs) Établissements employeurs
Total Pourcentage du total
1-4 5-9 10-19 20-49 50-99 Petit (<100) 100-199 200-499 Moyen (100–499) Grand (500+)
Source : Statistique Canada, Registre des entreprises, juin 2009.
Commerce de détail 131 993 38,8 30,3 16,9 8,5 3,1 97,6 1,7 0,6 2,3 0,1
Autres services 126 516 70,2 17,7 7,6 3,2 0,8 99,5 0,3 0,1 0,5 0,0
Construction 121 729 58,9 21,6 10,7 6,1 1,7 99,1 0,6 0,2 0,9 0,1
Services professionnels, scientifiques et techniques 120 284 74,4 12,5 7,1 4,0 1,2 99,1 0,5 0,3 0,8 0,1
Soins de santé et assistance sociale 86 942 54,9 21,1 12,0 6,7 2,5 97,2 1,5 0,9 2,4 0,4
Hébergement et services de restauration 73 021 27,5 24,0 23,0 17,7 6,0 98,1 1,3 0,4 1,8 0,1
Commerce de gros 62 409 45,5 23,0 16,4 10,4 3,0 98,2 1,2 0,5 1,6 0,1
Fabrication 55 717 33,8 20,5 16,6 15,2 7,0 93,0 4,0 2,3 6,3 0,7
Administration, gestion des déchets 49 890 52,3 22,0 12,0 7,9 2,9 97,2 1,6 0,9 2,5 0,4
Transport et entreposage 49 775 65,0 14,6 9,4 6,7 2,3 98,1 1,0 0,7 1,7 0,3
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 49 379 71,5 15,6 7,5 3,9 1,0 99,5 0,4 0,1 0,5 0,0
Services immobiliers et services de location et de location à bail 40 198 66,2 17,8 9,0 4,9 1,3 99,1 0,5 0,2 0,7 0,1
Finance et assurances 35 183 54,3 17,1 11,6 12,0 2, 97,4 1,2 0,8 2,0 0,6
Arts, spectacles et loisirs 17 170 45,3 21,6 14,5 11,4 4,2 97,0 2,0 0,7 2,7 0,4
Gestion de sociétés et d'entreprises 14 969 60,0 14,3 9,2 7,8 3,8 95,2 2,1 1,6 3,7 1,2
Industrie de l'information et industrie culturelle 13 274 50,4 17,5 12,6 11,5 4,0 96,0 2,2 1,1 3,3 0,7
Secteur d'enseignement 12 269 42,8 19,6 15,1 11,2 4,1 92,8 2,0 1,7 3,7 3,5
Extraction minière, exploitation des carrières et extraction de pétrole et de gaz 9 970 56,5 14,1 12,3 9,8 3,7 96,4 1,8 1,2 3,0 0,6
Administrations publiques 7 909 20,7 17,3 16,7 18,6 9,6 83,0 7,4 5,3 12,7 4,3
Services publics 1 297 32,8 20,9 18,0 11,6 7,2 90,5 3,9 3,0 6,9 2,5
Total – Canada 1 079 894 54,8 20,2 12,3 7,9 2,7 97,9 1,2 0,6 1,9 0,3

A. Contexte

L'économie canadienne est dynamique et affiche un taux élevé de roulement, c'est-à-dire qu'un grand nombre d'entreprises y entrent (sont créées) ou en sortent (ferment leurs portes). Dans ce contexte en évolution constante, les nouvelles entreprises et celles en démarrage jouent un rôle de premier plan dans la création d'emplois et de richesse, et les entreprises qui enregistrent une forte croissance en peu de temps y contribuent généralement de façon substantielle. C'est pourquoi les décideurs et les universitaires s'intéressent de plus en plus aux entreprises en croissance depuis quelques années, et aussi pourquoi Industrie Canada mène des recherches dans ce domaine.


Recherche d'Industrie Canada sur les entreprises en croissance

Depuis le début de 2003, Industrie Canada a étudié les entreprises en croissance sur une période allant du début des années 1990 au début des années 2000 et a produit de nombreux rapports de recherche sur le sujet. Les conclusions de ces travaux de recherche sont résumées dans le document intitulé Profil des entreprises en croissance : Sommaire de la recherche à Industrie CanadaNote de bas de page 3, selon lequel 4 % des entreprises à hyper croissance étaient à l'origine de 45 % de la création nette d'emplois entre 1993 et 2003. Ces entreprises étaient réparties de façon égale entre les régions du Canada et oeuvraient dans tous les secteurs de l'économie. Les entreprises à croissance vigoureuse n'étaient pas concentrées dans les industries de la haute technologie ou du savoir. Elles tendaient en outre à faire preuve d'innovation, étaient axées sur l'exportation et exigeaient une plus vaste gamme de mécanismes de financement.

Les entreprises à croissance vigoureuse créent et maintiennent une offre de produits de valeur; certaines fournissent à leurs clients des produits et des services révolutionnaires qui établissent une clientèle tout à fait nouvelle, tandis que d'autres mettent au point des méthodes de production ou de distribution plus efficaces. Au cours de la période à l'étude, les petites entreprises sont celles qui ont le plus contribué à la croissance de l'emploi, mais on a constaté que l'hyper croissance et la forte croissance n'étaient pas limitées à cette catégorie d'entreprises. Le rapport indique également que les stratégies de croissance pourraient comporter un risque accru et que les entreprises ne parviennent pas toutes à maintenir une croissance élevée pendant une longue période.

Les résultats de ces travaux laissent entendre que l'essor des entreprises en croissance aura une incidence marquée sur la performance de l'économie. D'autres chercheurs sont d'ailleurs parvenus à des conclusions similaires. Ainsi, une étude américaine récente révèle que les entreprises à fortes répercussions représentent entre 2 et 3 % de toutes les entreprises et « sont à l'origine de presque toute la croissance de l'emploi dans le secteur privé et du revenu dans l'économie »Note de bas de page 4.


Définition consensuelle des entreprises en croissance

Toute une panoplie de termes et d'expressions ont été utilisés pour décrire les entreprises dont la croissance est exceptionnelle, notamment « entreprises à fortes répercussions », « entreprises à forte croissance » ou « gazelles ». Les définitions (voir l'encadré) varient selon la mesure de croissance utilisée (p. ex., l'emploi ou le chiffre d'affaires) et la période au cours de laquelle la croissance est mesurée. Bien qu'Industrie Canada ait utilisé sa propre définition dans ses travaux antérieurs, le Ministère utilise désormais la définition des entreprises à forte croissance établie par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en raison de l'émergence d'un consensus. Comme le montreront les données utilisées et les conclusions présentées dans l'analyse qui suit, ce consensus a permis de faire avancer la recherche, en permettant notamment d'effectuer de meilleures comparaisons internationales.

Définitions des entreprises à forte croissanceRéférence de la note *

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a élaboré les définitions suivantes des entreprises à forte croissance et des gazelles. Ces définitions, qui font généralement consensus, sont utilisées dans la plupart des comparaisons internationales.

  • L'expression « entreprises à forte croissance » désigne toutes les entreprises ayant un taux de croissance moyen, en données annualisées, de plus de 20 % par an sur une période de trois ans et qui comptaient au moins dix employés au début de la période d'observation. La définition est fondée sur l'emploi (nombre d'employés) et le chiffre d'affaires.
  • Les « gazelles » sont des entreprises à forte croissance en activité depuis moins de cinq ans à la fin de la période d'observation.
Note * Source : N. Ahmad et D. Rude Petersen. High-Growth Enterprises and Gazelles – Preliminary and Summary Sensitivity Analysis, OCDE-FORA, Paris, 2007.

Profil de croissance

Bien que de nombreux travaux de recherche aient été consacrés aux entreprises à forte croissance, celles-ci constituent en général un faible pourcentage de l'ensemble des entreprises au sein d'une économie. L'analyse qui suit porte principalement sur le profil de croissance de toutes les entreprises, établi à l'aide de totalisations spéciales produites par Statistique Canada. Les entreprises sont réparties dans 11 intervalles de croissance, tant pour la croissance de l'emploi que pour celle du chiffre d'affaires. Cette méthode permet d'effectuer de nombreuses comparaisons intéressantes entre les deux mesures de croissance, entre différents types d'entreprises et entre différents pays.

Le rapport commence par une description des données et de la méthode utilisée (section B), et se poursuit avec une analyse de la répartition des entreprises canadiennes selon le taux de croissance; les données y sont ventilées selon la taille de l'entreprise et le secteur industriel (section C). Les données permettent aussi d'analyser le nombre d'emplois créés par des entreprises ayant différents taux de croissance. L'analyse porte également sur l'évolution du chiffre d'affaires selon la répartition de la croissance (section D). Enfin, on présente des comparaisons internationales du profil de croissance de différents pays afin de dégager des différences et des similitudes (section E).


B. Sources des données et méthodologie

L'entrepôt de données de Statistique Canada sur les petites et moyennes entreprises (entrepôt de données sur les PME) fournit des statistiques démographiques générales, y compris le nombre d'entreprises, l'emploi et le chiffre d'affaires selon le secteur industriel, la taille et l'emplacement de l'entreprise. Les totalisations spéciales de Statistique Canada ont permis d'examiner plus en détail un aspect de ces données, soit la répartition de la croissance des entreprises. Les entreprises proviennent du Registre des entreprises de Statistique Canada et ont un numéro d'entreprise actif et valide. Les entreprises fermées, fusionnées, en faillite ou dissoutes, ainsi que celles qui n'ont pas de statut légal, ont été éliminées des totalisations. Les entreprises comprises dans l'analyse comptent entre 10 et 249 employés, avaient un chiffre d'affaires se situant entre 30 000 $ et 49 999 999 $ pour la première année de la période de référence et étaient en activité tout au long de cette périodeNote de bas de page 5.

Les estimations du chiffre d'affaires sont établies à partir de données fiscales obtenues auprès de l'Agence du revenu du Canada (ARC), et le nombre estimatif d'emplois se fonde sur une moyenne de 12 mois dans les fichiers du compte de retenues sur la paie de l'ARC. La ventilation par secteur au niveau à deux chiffres découle du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN). Deux périodes sont examinées, soit de 2001 à 2006 (la période de cinq ans) et de 2003 à 2006 (la période de trois ans). Les entreprises sont réparties dans 11 intervalles de croissance, allant d'une croissance inférieure à −20 % à une croissance supérieure à 20 %. Quelque 120 000 entreprises répondaient aux critères susmentionnés au cours de la période de trois ans et plus de 105 000 entreprises, au cours de la période de cinq ans, soit 10,9 % et 9,5 % respectivement du nombre total d'entreprises avec salariés.


C. Répartition des entreprises au Canada selon le taux de croissance

Répartition des entreprises selon le taux de croissance

La figure 2 présente la répartition des entreprises selon la croissance annuelle moyenne de l'emploi entre 2001 et 2006, ainsi qu'entre 2003 et 2006. Au cours de la période de cinq ans, plus de 58 % des entreprises ont enregistré une croissance négative (de −20 % à −1 %) ou une croissance relativement faible (de −1 % à 1 %). Parmi ces entreprises, la plus grande proportion (16,5 %) se retrouvait dans l'intervalle de croissance de −5 % à −1 %, et 13,2 % ont connu des réductions d'effectif de plus de 20 %. Dans l'ensemble, 18,5 % des entreprises (le pourcentage le plus élevé) ont enregistré une croissance annuelle moyenne de l'emploi de 1 % à 5 %. Au cours de la période de trois ans, plus de 60 % des entreprises ont connu une croissance annuelle moyenne de l'emploi allant de −20 % à 1 %. Environ 18 % des entreprises, soit le pourcentage le plus élevé, se retrouvaient dans l'intervalle de croissance le plus bas au niveau de l'emploi (moins de −20 %).

Figure 2 : Répartition de l'ensemble des entreprises selon la croissance annuelle moyenne de l'emploi, de 2001 à 2006 et de 2003 à 2006

Figure 2 : Diagramme à barres de la répartition de l'ensemble des entreprises selon la croissance annuelle moyenne de l'emploi, de 2001 à 2006 et de 2003 à 2006 (la description détaillée se trouve sous l'image)
Source : Statistique Canada, Entrepôt de données sur les petites et moyennes entreprises, février 2009; calculs d'Industrie Canada.
Description de la figure 2
Répartition de l'ensemble des entreprises selon la croissance annuelle moyenne de l'emploi, de 2001 à 2006 et de 2003 à 2006
Intervalle de croissance 2001–2006 2003–2006
< −20 % 13,2 % 17,5 %
−20 % à −15 % 2,7 % 4,4 %
−15 % à −10 % 4,8 % 6,1 %
−10 % à −5 % 10,2 % 9,9 %
−5 % à −1 % 16,5 % 12,2 %
−1 % à 1 % 11,3 % 11,4 %
1 % à 5 % 18,5 % 13,5 %
5 % à 10 % 12,3 % 11,3 %
10 % à 15 % 5,6 % 6,0 %
15 % à 20 % 2,3 % 3,1 %
> 20 % 2,6 % 4,7 %

Par rapport à la période de cinq ans, la répartition des entreprises au cours de la période de trois ans était constante et assez faible dans les intervalles de croissance moyenne, un nombre supérieur d'entreprises se trouvant aux deux extrémités du graphique. Au cours de la période de cinq ans, par exemple, 13 % des entreprises avaient connu une réduction de plus de 20 % de la croissance de l'emploi, comparativement à 18 % au cours de la période de trois ans. Par opposition, un nombre supérieur d'entreprises avaient une croissance moyenne annuelle de l'emploi de plus de 10 % au cours de la période de trois ans par rapport à la période de cinq ans. En fait, la proportion d'entreprises à forte croissance (c'est-à-dire les entreprises ayant un taux de croissance annuel moyen de l'emploi supérieur à 20 %) était presque deux fois plus élevée au cours de la période de trois ans qu'au cours de la période de cinq ans (soit 4,7 % et 2,6 % respectivement).

La figure 3 illustre la répartition de l'ensemble des entreprises selon la croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires pour les périodes de cinq ans et de trois ans. Comparativement aux statistiques sur la croissance de l'emploi, la répartition selon la croissance du chiffre d'affaires se situe davantage à la droite du graphique, c'est-à-dire dans les taux de croissance positifs. Plus de 33 % des entreprises ont enregistré une augmentation de 1 % à 10 % de leur chiffre d'affaires au cours de la période de trois ans, comparativement à seulement 25 % des entreprises en ce qui a trait à la croissance de l'emploi.

Figure 3 : Répartition de l'ensemble des entreprises selon la croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires, de 2001 à 2006 et de 2003 à 2006

Figure 3 : Diagramme à barres de la répartition de l'ensemble des entreprises selon la croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires, de 2001 à 2006 et de 2003 à 2006 (la description détaillée se trouve sous l'image)
Source : Statistique Canada, Entrepôt de données sur les petites et moyennes entreprises, février 2009; calculs d'Industrie Canada.
Description de la figure 3
Répartition de l'ensemble des entreprises selon la croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires, de 2001 à 2006 et de 2003 à 2006
Intervalle de croissance 2001–2006 2003–2006
< −20 % 10,6 % 10,0 %
−20 % à −15 % 2,0 % 2,2 %
−15 % à −10 % 3,4 % 3,6 %
−10 % à −5 % 6,8 % 6,8 %
−5 % à −1 % 10,9 % 9,8 %
−1 % à 1 % 8,3 % 7,3 %
1 % à 5 % 19,2 % 16,9 %
5 % à 10 % 17,2 % 16,3 %
10 % à 15 % 9,4 % 9,5 %
15 % à 20 % 4,9 % 5,6 %
> 20 % 7,1 % 12,0 %

Comme le montrent les figures 2 et 3, la croissance de l'emploi et celle du chiffre d'affaires ont une répartition très différente, particulièrement aux extrémités des graphiques. Les entreprises ayant enregistré une réduction de plus de 20 % de leur chiffre d'affaires sont moins nombreuses que les entreprises ayant connu une réduction de plus de 20 % de leur effectif. Ces données laissent entendre qu'une entreprise peut survivre à une diminution de 20 % du nombre d'employés, mais probablement pas à une réduction du même ordre de son chiffre d'affaires. En outre, les entreprises ayant vu leur chiffre d'affaires augmenter de plus de 20 % par an sont plus nombreuses que celles ayant connu une augmentation similaire de leur effectif. Ce phénomène était surtout évident au cours de la période de trois ans, seulement 4,7 % des entreprises ayant enregistré une croissance élevée de l'emploi comparativement à 12 % ayant enregistré une hausse annuelle de plus de 20 % de leur chiffre d'affaires. La période de cinq ans montrait également que deux fois plus d'entreprises présentaient une forte croissance selon le chiffre d'affaires par rapport à l'emploi.


Répartition des taux de croissance des entreprises selon la taille de l'entreprise

Les données ont été désagrégées selon la taille de l'entreprise, et des profils de croissance ont été produits pour quatre catégories de taille, pour la période allant de 2001 à 2006 (voir les figures 4 et 5)Note de bas de page 6. Les catégories de taille ont été définies selon le nombre d'employés, soit 1) entre 10 et 19 employés; 2) entre 20 et 49 employés; 3) entre 50 et 99 employés; et 4) entre 100 et 249 employés. Une entreprise est classée dans une catégorie de taille donnée en fonction du nombre d'employés qu'elle comptait au début de la période.

Comme l'illustre la figure 4, la concentration la plus forte d'entreprises, pour chaque catégorie de taille, se situe dans l'intervalle de croissance annuelle moyenne de l'emploi de 1 % à 5 %. Pour les quatre catégories de taille d'entreprise de cet intervalle, de 17 % à 19 % des entreprises ont connu un taux de croissance de l'emploi se situant entre 1 % et 5 %. Il s'agissait d'une période de croissance économique, durant laquelle la croissance annualisée de l'emploi était d'environ 2 % par an et celle du PIB, de 3 % par an. On trouve par ailleurs de fortes concentrations d'entreprises dans les intervalles de croissance annuelle moyenne de l'emploi de −5 % à −1 % et de moins de −20 %. Dans plusieurs intervalles de croissance négative, les entreprises comptant entre 100 et 249 employés étaient les plus nombreuses. Aux intervalles de croissance plus élevés, toutefois, soit de 10 % à 15 % et au-delà, les entreprises comptant entre 10 et 19 employés enregistraient les concentrations les plus élevées.

Figure 4 : Répartition de l'ensemble des entreprises en fonction de la croissance annuelle moyenne de l'emploi, selon la taille de l'entreprise, de 2001 à 2006

Figure 4 : Diagramme à barres de la répartition de l'ensemble des entreprises en fonction de la croissance annuelle moyenne de l'emploi, de 2001 à 2006 (la description détaillée se trouve sous l'image)
Source : Statistique Canada, Entrepôt de données sur les petites et moyennes entreprises, février 2009; calculs d'Industrie Canada.
Description de la figure 4
Répartition de l'ensemble des entreprises en fonction de la croissance annuelle moyenne de l'emploi, selon la taille de l'entreprise, de 2001 à 2006
Intervalle de croissance 10-19 employés 20-49 employés 50-99 employés 100-249 employés
< −20 % 14,0 % 12,2 % 11,4 % 13,9 %
−20 % à −15 % 2,8 % 2,5 % 2,2 % 3,5 %
−15 % à −10 % 4,9 % 4,5 % 4,7 % 5,6 %
−10 % à −5 % 10,2 % 9,9 % 10,7 % 11,5 %
−5 % à −1 % 16,8 % 15,6 % 17,3 % 16,5 %
−1 % à 1 % 9,3 % 13,9 % 14,0 % 13,6 %
1 % à 5 % 18,8 % 18,1 % 19,2 % 17,1 %
5 % à 10 % 12,3 % 12,8 % 11,5 % 10,9 %
10 % à 15 % 5,8 % 5,6 % 5,3 % 4,0 %
15 % à 20 % 2,3 % 2,4 % 2,1 % 1,9 %
> 20 % 2,8 % 2,4 % 1,8 % 1,6 %

Le pourcentage d'entreprises à forte croissance dans chaque catégorie de taille diminue à mesure que la taille de l'entreprise augmente. Toutefois, ces parts ne varient pas de façon importante d'une taille d'entreprises à l'autre. Par exemple, 2,8 % des entreprises comptant entre 10 et 19 employés et 1,6 % de celles comptant entre 100 et 249 employés étaient des entreprises à forte croissance.

La figure 5 présente la répartition des entreprises, selon leur taille, en fonction de la croissance annuelle moyenne de leur chiffre d'affaires. La répartition diffère grandement de celle fondée sur la croissance de l'emploi. Les répartitions pour chaque catégorie de taille d'entreprises sont toutefois très similaires, et on n'observe aucune différence importante selon la taille de l'entreprise. Ces résultats donnent à penser que la croissance n'est pas nécessairement liée à la taille de l'entreprise. Il importe de remarquer que la catégorie de taille la plus petite (de 10 à 19 employés), aux deux extrémités du graphique, présente la plus importante concentration d'entreprises. Dans les intervalles de croissance faible et modérée (de 1 à 15 %), les entreprises comptant de 10 à 19 employés sont moins nombreuses que les autres entreprises, ce qui laisse entendre que c'est au sein des petites entreprises que l'instabilité au chapitre du chiffre d'affaires est la plus importante.

Figure 5 : Répartition de l'ensemble des entreprises en fonction de la croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires, selon la taille de l'entreprise, de 2001 à 2006

Figure 5 : Diagramme à barres de la répartition de l'ensemble des entreprises en fonction de la croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires, de 2001 à 2006 (la description détaillée se trouve sous l'image)
Source : Statistique Canada, Entrepôt de données sur les petites et moyennes entreprises, février 2009; calculs d'Industrie Canada.
Description de la figure 5
Répartition de l'ensemble des entreprises en fonction de la croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires, selon la taille de l'entreprise, de 2001 à 2006
Intervalle de croissance 10-19 employés 20-49 employés 50-99 employés 100-249 employés
< −20 % 11,5 % 9,7 % 8,6 % 10,4 %
−20 % à −15 % 2,2 % 1,9 % 1,7 % 1,6 %
−15 % à −10 % 3,5 % 3,4 % 3,5 % 3,5 %
−10 % à −5 % 7,1 % 6,5 % 6,4 % 6,7 %
−5 % à −1 % 10,8 % 11,1 % 11,2 % 10,1 %
−1 % à 1 % 7,9 % 8,7 % 9,5 % 9,3 %
1 % à 5 % 18,7 % 19,8 % 20,4 % 19,5 %
5 % à 10 % 16,8 % 17,3 % 18,4 % 18,4 %
10 % à 15 % 9,2 % 9,5 % 9,1 % 10,1 %
15 % à 20 % 4,8 % 5,2 % 4,5 % 4,3 %
> 20 % 7,4 % 6,9 % 6,7 % 6,4 %

Répartition des taux de croissance des entreprises selon le secteur industriel

Pour déterminer s'il existe des différences entre les secteurs industriels, les données ont été désagrégées afin de connaître la croissance dans chaque secteur. Le tableau 5 présente la répartition de l'ensemble des entreprises en fonction de la croissance annuelle moyenne de l'emploi, selon le secteur industriel, pour la période allant de 2001 à 2006. Comme il a été mentionné, les entreprises à forte croissance représentent, dans chaque secteur industriel, une très faible proportion des entreprises. C'est dans les secteurs suivants que l'on trouve les concentrations les plus élevées d'entreprises à forte croissance : services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d'assainissement (4,2 %); services professionnels, scientifiques et techniques (4,1 %); construction (3,7 %); et finance et assurances (3,7 %).

Tableau 5 : Répartition de l'ensemble des entreprises selon la croissance annuelle moyenne de l'emploi, par secteur industriel, de 2001 à 2006
Secteur industriel Intervalle de croissance Total
<−20 % de −20 % à −15 % de −15 % à −10 % de −10 % à −5 % de −5 % à −1 % de −1 % à 1 % de 1 % à 5 % de 5 % à 10 % de 10 % à 15 % de 15 % à 20 % >20 %
Source : Statistique Canada, Entrepôt de données sur les petites et moyennes entreprises, février 2009; calculs d'Industrie Canada.
Remarque : Le « X » indique que la donnée a été supprimée pour des raisons de confidentialité.
Note * du tableau 5 : Ce secteur (numéro 56 du SCIAN) comprend des services tels que les agences de placement des travailleurs et les services de soutien aux entreprises (p. ex., centres d'appels téléphoniques et organismes de recouvrement). Il comprend également les agences de voyage, les services d'enquête et de sécurité, les services administratifs et les services aux immeubles et habitations.
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 21,2 4,6 7,1 12,2 13,9 8,4 14,9 9,8 4,3 1,6 1,9 100
Extraction minière et extraction de pétrole et de gaz 16,5 X X 7,1 9,4 9,4 16,5 X X X X 100
Services publics 8,3 X X 8,3 8,3 25,0 25,0 X X X X 100
Construction 13,8 2,7 4,6 9,7 13,3 9,5 17,2 14,6 7,6 3,5 3,7 100
Fabrication 9,5 2,8 5,8 12,5 18,1 10,8 17,9 12,2 5,7 2,4 2,4 100
Commerce de gros 10,3 2,2 4,1 10,0 16,4 11,4 20,1 14,1 6,3 2,4 2,7 100
Commerce de détail 10,0 2,3 4,0 9,3 18,1 12,7 21,5 13,5 5,3 1,7 1,6 100
Transport et entreposage 11,0 2,6 5,3 9,4 15,3 10,6 18,7 14,1 7,1 2,9 3,3 100
Industrie de l'information et industrie culturelle 18,6 4,2 7,2 10,8 14,4 11,4 14,4 8,4 4,8 3,0 3,0 100
Finance et assurances 16,6 2,0 2,7 7,0 12,0 14,0 19,9 13,6 6,6 2,3 3,7 100
Services d'immobilier et services de location et location à bail 19,4 2,9 4,8 9,0 13,5 12,9 17,4 10,3 4,5 2,6 2,9 100
Services professionnels, scientifiques et techniques 19,2 3,1 5,2 8,7 13,0 8,7 15,9 12,2 6,4 3,4 4,1 100
Gestion de sociétés et d'entreprises 30,6 3,6 4,5 6,3 12,6 11,7 13,5 9,0 4,5 1,8 2,7 100
Services administratifs, services de soutien, services de gestion de déchets et services d'assainissement Référence de la note* du tableau 5 16,2 3,9 5,6 10,2 14,9 9,0 14,8 12,1 6,5 2,8 4,2 100
Hébergement et services de restauration 13,2 2,1 4,5 10,9 20,1 13,5 19,9 9,9 3,6 1,4 1,1 100
Total – ensemble des secteurs industriels 13,2 2,7 4,8 10,2 16,5 11,3 18,5 12,3 5,6 2,3 2,6 100

Les concentrations les plus élevées correspondent aux entreprises ayant affiché une croissance de l'emploi variant entre −5 % et 10 % au cours de la période de cinq ans à l'étude, la croissance la plus marquée ayant été enregistrée au sein des entreprises des secteurs du commerce de détail (65,8 %), de l'hébergement et des services de restauration (63,4 %) et du commerce de gros (62 %).

Certains secteurs industriels comptaient des pourcentages très élevés d'entreprises où l'emploi a chuté de plus de 20 %. Il s'agit notamment des secteurs suivants : gestion de sociétés et d'entreprises (30,6 %); agriculture, foresterie, pêche et chasse (21,2 %); services d'immobilier et services de location et location à bail (19,4 %); et services professionnels, scientifiques et techniques (19,2 %). Dans l'ensemble, 13,2 % des entreprises ont enregistré une baisse de l'emploi de plus de 20 %.

Le tableau 6 présente la répartition de l'ensemble des entreprises selon la croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires, par secteur industriel. Les données pour les entreprises ayant connu une croissance de plus de 20 % de leur chiffre d'affaires affichent une plus grande variabilité que celles pour les entreprises qui ont enregistré une croissance de plus de 20 % de leur effectif, présentées au tableau 5. Par exemple, près de 24 % des entreprises du secteur de l'extraction minière et de l'extraction de pétrole et de gaz et 25 % de celles du secteur des services publics ont enregistré une hausse annuelle de plus de 20 % de leur chiffre d'affaires. La concentration, dans cet intervalle de croissance, pour l'ensemble des secteurs industriels était de 7,1 %. Par comparaison, 25,6 % des entreprises du secteur de l'hébergement et des services de restauration ont connu une croissance de leur chiffre d'affaires de seulement 1 % à 5 % par an, tout comme 21,8 % des entreprises du commerce de détail.

Tableau 6 : Répartition de l'ensemble des entreprises selon la croissance annuelle moyenne du chiffre d'affaires, par secteur industriel, de 2001 à 2006
Secteur industriel Intervalle de croissance Total
<−20 % de −20 % à −15 % de −15 % à −10 % de −10 % à −5 % de −5 % à −1 % de −1 % à 1 % de 1 % à 5 % de 5 % à 10 % de 10 % à 15 % de 15 % à 20 % >20 %
Source : Statistique Canada, Entrepôt de données sur les petites et moyennes entreprises, février 2009; calculs d'Industrie Canada.
Remarque : Le « X » indique que la donnée a été supprimée pour des raisons de confidentialité.
Note * du tableau 6 : Ce secteur (numéro 56 du SCIAN) comprend des services tels que les agences de placement des travailleurs et les services de soutien aux entreprises (p. ex., centres d'appels téléphoniques et organismes de recouvrement). Il comprend également les agences de voyage, les services d'enquête et de sécurité, les services administratifs et les services aux immeubles et habitations.
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 12,2 3,3 4,3 9,0 11,7 8,2 17,4 15,2 8,4 4,3 6,0 100
Extraction minière et extraction de pétrole et de gaz 14,1 X X X 5,9 4,7 9,4 12,9 X X 23,5 100
Services publics 16,7 X X X 16,7 8,3 16,7 8,3 X X 25,0 100
Construction 10,9 1,8 3,1 5,7 7,9 5,6 14,3 18,1 13,5 8,1 11,2 100
Fabrication 8,5 2,3 4,4 9,2 12,8 8,4 17,7 16,2 9,7 4,8 6,0 100
Commerce de gros 9,0 1,8 3,7 7,8 11,7 8,1 18,6 17,6 10,0 5,3 6,3 100
Commerce de détail 9,8 1,6 2,8 6,8 12,0 9,6 21,8 19,1 8,2 3,8 4,6 100
Transport et entreposage 7,9 1,8 3,1 5,1 8,4 7,7 19,1 21,0 12,0 6,5 7,3 100
Industrie de l'information et industrie culturelle 13,8 4,2 4,8 7,2 10,2 9,6 18,6 12,0 8,4 4,8 7,8 100
Finance et assurances 9,6 1,7 2,3 4,0 6,3 6,0 17,6 22,6 12,6 6,3 11,0 100
Services d'immobilier et services de location et location à bail 11,3 2,3 3,2 6,1 8,4 8,1 20,6 17,7 8,4 4,5 9,7 100
Services professionnels, scientifiques et techniques 14,2 2,6 4,1 5,7 8,5 6,1 15,0 16,2 10,6 5,7 11,1 100
Gestion de sociétés et d'entreprises 14,4 3,6 3,6 6,3 8,1 6,3 16,2 16,2 8,1 4,5 13,5 100
Services administratifs, services de soutien, services de gestion de déchets et services d'assainissement Référence de la note * du tableau 6 12,1 2,3 3,7 6,7 9,1 6,3 16,0 18,1 10,2 6,2 9,3 100
Hébergement et services de restauration 11,9 1,7 3,0 6,1 13,3 11,3 25,6 14,9 5,6 2,6 4,1 100
Total – ensemble des secteurs industriels 10,6 2,0 3,4 6,8 10,9 8,3 19,2 17,2 9,4 4,9 7,1 100

Comme le révélaient les profils antérieurs, la répartition des entreprises par secteur industriel indique une croissance positive plus élevée selon la croissance du chiffre d'affaires que selon la croissance de l'emploi. Ainsi, c'est dans le secteur de la finance et des assurances ainsi que dans celui du transport et de l'entreposage que l'on enregistrait les concentrations les plus fortes d'entreprises ayant une croissance positive du chiffre d'affaires. En fait, 70 % des entreprises du secteur de la finance et des assurances et 66 % de celles du secteur du transport et de l'entreposage ont enregistré une hausse de plus de 1 % de leur chiffre d'affaires.

En revanche, c'est dans le secteur de l'industrie de l'information et de l'industrie culturelle ainsi que dans celui de l'agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse que l'on trouve les concentrations les plus fortes d'entreprises ayant connu une croissance négative (près de 50 % dans chacun de ces deux secteurs). Bon nombre d'entreprises des secteurs suivants ont par ailleurs enregistré une diminution de plus de 20 % de leur chiffre d'affaires : services publics (16,7 %); gestion de sociétés et d'entreprises (14,4 %); services professionnels, scientifiques et techniques (14,2 %); et extraction minière et extraction de pétrole et de gaz (14,1 %).

Les différences au chapitre de la répartition selon la croissance de l'emploi et celle du chiffre d'affaires sont surtout marquées au niveau du secteur industriel. Par exemple, près de 70 % des entreprises du secteur de la gestion de sociétés et d'entreprises ont connu une baisse au chapitre de la croissance de l'emploi, mais seulement 42 %, au chapitre de la croissance du chiffre d'affaires. En outre, 13,5 % des entreprises de ce secteur étaient des entreprises à forte croissance selon la croissance du revenu, mais seulement 2,7 % l'étaient selon la croissance de l'emploi.


D. Création d'emplois et évolution du chiffre d'affaires à différents stades de croissance

Création d'emplois par les entreprises à différents stades de croissance

L'un des principaux secteurs d'intérêt dans l'étude des entreprises en croissance est leur incidence sur le plan de la création d'emplois et de l'évolution du chiffre d'affaires. Les données tirées de la présente analyse confirment les résultats d'études antérieures sur les entreprises en croissance rapide, selon lesquels les entreprises à forte croissance, qui ne représentent qu'une faible portion de l'ensemble des entreprises, ont une incidence disproportionnée sur la création d'emplois et de richesse.

Le tableau 7 présente l'évolution de l'emploi de 2001 à 2006, de même que la part de l'ensemble des emplois touchés, par intervalle de croissance. La croissance des entreprises y est mesurée en fonction de l'emploi. Comme il a été mentionné, les entreprises à forte croissance représentent un faible pourcentage (2,6 %) des entreprises comptant entre 10 et 249 employés identifiées au cours de la période allant de 2001 à 2006. Elles employaient toutefois 257 330 personnes, ou 8,6 % de l'ensemble de l'effectif en 2006Note de bas de page 7. Le nombre de personnes employées par ces entreprises à forte croissance a augmenté de 190 720 entre 2001 et 2006, ce qui représente le nombre le plus élevé d'emplois créés parmi tous intervalles de croissance et environ 70 emplois par entreprise au cours de la période de cinq ans (voir la figure 5).

Tableau 7 : Variation de l'emploi, par intervalle de croissance, de 2001 à 2006
Intervalles de croissance (croissance annuelle moyenne de l'emploi) Nombre d'entreprises Pourcentage des entreprises Nombre d'emplois en 2001 Nombre d'emplois en 2006 Variation nette de l'emploi Pourcentage de l'ensemble des emplois touchés
Source : Statistique Canada, Entrepôt de données sur les petites et moyennes entreprises, février 2009; calculs d'Industrie Canada.
<−20 % 14 090 13,2 385 320 29 680 −355 640 28,0
de −20 % à −15 % 2 830 2,7 81 880 31 520 -50 360 4,0
de −15 % à −10 % 5 100 4,8 147 170 76 750 −70 420 5,5
de −10 % à −5 % 10 880 10,2 314 830 217 760 −97 070 7,6
de −5 % à −1 % 17 550 16,5 497 870 432 430 −65 440 5,2
de −1 % à 1 % 12 090 11,3 375 750 375 880 130 0,0
de 1 % à 5 % 19 770 18,5 556 460 640 860 84 400 6,6
de 5 % à 10 % 13 160 12,3 363 100 514 310 151 210 11,9
de 10 % à 15 % 5 990 5,6 158 830 282 400 123 570 9,7
de 15 % à 20 % 2 450 2,3 66 450 147 070 80 620 6,4
>20 % 2 720 2,6 66 610 257 330 190 720 15,0
Total 106 630 100,0 3 014 270 3 005 990 −8 280 100,0

Comme l'illustre la figure 6, l'incidence principale sur les emplois se retrouve aux extrémités du graphique. Les entreprises à forte croissance ont créé 70 emplois par entreprise, tandis que celles ayant connu une réduction de plus de 20 % de la croissance de l'emploi ont perdu 25 emplois par entreprise. Les entreprises ayant connu une hausse de l'emploi se situant entre 10 % et 20 % par an ont également contribué de façon importante à la création d'emplois. Toutefois, bien qu'il y ait trois fois plus d'entreprises dans cette catégorie, comparativement aux entreprises à forte croissance, elles ont créé 204 190 emplois, soit seulement un peu plus que le nombre total d'emplois créés par les entreprises à forte croissance. Fait encore plus surprenant, 43 % de l'ensemble des changements dans l'emploi sont attribuables aux entreprises à forte croissance et aux entreprises ayant connu une réduction de la croissance de l'emploi de plus de 20 % par an.

Figure 6 : Variation de l'emploi par entreprise, selon l'intervalle de croissance, de 2001 à 2006

Figure 6 : Diagramme à barres illustrant la variation de l'emploi par entreprise, selon l'intervalle de croissance, de 2001 à 2006 (la description détaillée se trouve sous l'image)
Source : Statistique Canada, Entrepôt de données sur les petites et moyennes entreprises, février 2009; calculs d'Industrie Canada.
Description de la figure 6
Évolution de l'emploi par entreprise, selon l'intervalle de croissance, de 2001 à 2006
Intervalle de croissance Variation de l’emploi par entreprise (nombre d’emplois)
< −20 % −25
−20 % à −15 % −18
−15 % à −10 % −14
−10 % à −5 % −9
−5 % à −1 % −4
−1 % à 1 % 0
1 % à 5 % 4
5 % à 10 % 12
10 % à 15 % 21
15 % à 20 % 33
> 20 % 71

Évolution du chiffre d'affaires des entreprises à différents stades de croissance

L'évolution du chiffre d'affaires est examinée de façon légèrement différente que la croissance de l'emploi. Au lieu de se pencher sur la part du chiffre d'affaires dégagé, on calcule les statistiques sur la croissance du chiffre d'affaires par entreprise.

Comme l'illustre la figure 7, le rendement exceptionnel des entreprises à forte croissance est encore plus évident lorsque la croissance est mesurée selon le chiffre d'affaires. Entre 2001 et 2006, les entreprises ont connu une augmentation de leur chiffre d'affaires de l'ordre de 80 milliards de dollars, ou 30 millions par entreprise. Ensemble, les entreprises dont le chiffre d'affaires a progressé de 1 % à 19 % représentaient une hausse totale du chiffre d'affaires de 114 milliards de dollars. Plus important encore, ces entreprises en croissance compensent largement le rendement des entreprises en déclin au chapitre du chiffre d'affaires, celles-ci ayant perdu environ 67 milliards de dollars au cours de la période de cinq ans. Comme l'indique la figure 7, l'augmentation du chiffre d'affaires des entreprises ayant connu une hausse de plus de 1 % à ce chapitre se situe approximativement entre 720 000 $ et 30 millions de dollars par entreprise. Les pertes enregistrées par les entreprises ayant connu une diminution de leur chiffre d'affaires annuel ne semblent toutefois pas très importantes comparativement aux gains enregistrés par les entreprises à forte croissance.

Figure 7 : Variation du chiffre d'affaires par entreprise, selon intervalle de croissance, de 2001 à 2006

Figure 7 : Diagramme à barres illustrant la variation du chiffre d'affaires par entreprise, selon intervalle de croissance, de 2001 à 2006 (la description détaillée se trouve sous l'image)
Source : Statistique Canada, Entrepôt de données sur les petites et moyennes entreprises, février 2009; calculs d'Industrie Canada.
Description de la figure 7
Variation du chiffre d'affaires par entreprise, selon intervalle de croissance, de 2001 à 2006
Intervalle de croissance Variation du chiffre d'affaires par entreprise (millions de dollars)
< −20 % −2,6
−20 % à −15 % −1,8
−15 % à −10 % −1,5
−10 % à −5 % −0,9
−5 % à −1 % −0,4
−1 % à 1 % 0
1 % à 5 % 0,7
5 % à 10 % 2,7
10 % à 15 % 6,0
15 % à 20 % 11,6
> 20 % 30,1

E. Comparaisons internationales

Croissance des entreprises canadiennes par rapport à celles d'autres pays

La collecte des données sur la répartition des entreprises selon le taux de croissance au Canada s'inscrivait dans le cadre d'un projet plus vaste, mené par l'International Consortium on Entrepreneurship (ICE). Ce projet avait pour but d'examiner différents profils de croissance dans sept pays, à savoir le Canada, l'Autriche, le Danemark, l'Italie, les Pays-Bas, l'Espagne et les États-Unis. La présente étude renferme certains résultats de ce projet, et l'ICE publiera un rapport plus exhaustif en 2010. Le projet avait un double objectif : élaborer des indicateurs pertinents qui soient comparables à l'échelle internationale afin de mesurer la croissance des entreprises de différents pays, et examiner comment la répartition de la croissance varie d'une économie à l'autre.

Les graphiques de la présente section utilisent l'emploi en tant que mesure de la croissance. En outre, les résultats sont ventilés selon 7 intervalles de croissance plutôt que les 11 intervalles des sections précédentes du rapport, et la période visée va de 2002 à 2005 plutôt que de 2001 à 2006.

Sur le plan de la répartition des entreprises par pays selon la croissance de l'emploi (voir la figure 8), le Canada affiche une répartition bimodale similaire à celle des six autres pays à l'étudeNote de bas de page 8. Les deux intervalles de croissance les plus importants correspondaient aux entreprises ayant enregistré respectivement une baisse et une hausse de l'effectif allant de 1 % à 10 %. Ainsi, les entreprises où la croissance de l'effectif se situait entre −10 % et 10 % représentaient environ 60 % de l'ensemble des entreprises au Canada, et plus de 70 % des entreprises dans certains autres pays à l'étude. La répartition des entreprises canadiennes a également révélé une proportion supérieure d'entreprises où l'effectif a diminué de plus de 20 % par an par rapport aux autres pays à l'étude.

Figure 8 : Profil de croissance des entreprisesRéférence de la note 1 de la figure 8 selon la croissance annuelle moyenne de l'emploi, par pays, de 2002 à 2005

Figure 8 : Profil de croissance des entreprises selon la croissance annuelle moyenne de l'emploi, par pays, de 2002 à 2005 (la description détaillée se trouve sous l'image)
Source : Statistique Canada, International Consortium on Entrepreneurship (ICE), 2009.
Note 1 de la figure 8 : Les entreprises comptent 10 employés ou plus (sauf pour le Canada, où elles comptent entre 10 et 249 employés).
Description de la figure 8
Profil de croissance des entreprises selon la croissance annuelle moyenne de l'emploi, par pays, de 2002 à 2005
Pays < −20 % −20 % à −10 % −10 % à −1 % −1 % à 1 % 1 % à 10 % 10 % à 20 % > 20 %
Tous les pays 9,6 % 11,5 % 27,5 % 9,8 % 26,4 % 9,7 % 5,4 %
Canada 16,9 % 11,2 % 22,3 % 12,3 % 24,0 % 8,8 % 4,5 %
Autriche 5,8 % 8,2 % 31,2 % 13,2 % 30,7 % 7,7 % 3,1 %
Danemark 2,9 % 9,4 % 32,5 % 11,5 % 30,6 % 9,1 % 4,0 %
Italie 7,8 % 9,0 % 28,2 % 12,5 % 29,4 % 8,8 % 4,3 %
Pays-Bas 7,5 % 10,2 % 32,5 % 11,5 % 27,8 % 7,3 % 3,1 %
Espagne 10,3 % 10,4 % 24,4 % 9,3 % 28,2 % 11,6 % 5,8 %
États-Unis 10,3 % 12,5 % 27,2 % 9,1 % 25,2 % 9,9 % 5,9 %

En ce qui concerne les entreprises à forte croissance, dans tous les pays à l'étude à l'exception du Danemark, ces entreprises constituaient la proportion la plus faible des entreprises au sein de leur économie respective. Les États-Unis et l'Espagne comptaient la part la plus importante d'entreprises à forte croissance; la part du Canada est comparable à celle de l'Italie, tandis que les Pays-Bas ont la plus petite part d'entreprises à forte croissance.

À l'autre extrémité du spectre, le Canada compte la part la plus importante d'entreprises ayant enregistré une baisse d'effectif de plus de 20 % par an, suivi des États-Unis et de l'Espagne. Ces données laissent entendre qu'il y a un haut taux de roulement dans ces pays, ce qui ne constitue pas nécessairement un problème puisque le taux de création d'entreprises excède le taux de fermeture au Canada et aux États-Unis.

En dépit du fait qu'elles représentent une petite part de l'ensemble des entreprises, les entreprises à forte croissance contribuent de façon marquée à la croissance de l'emploi, et ce, dans tous les pays sélectionnés (voir la figure 9). Toutefois, la répartition des entreprises en ce qui a trait à la variation de l'emploi dans son ensemble diffère d'un pays à l'autre. Le Canada présente un profil assez régulier pour ce qui est du rapport entre le taux de croissance et l'incidence sur l'emploi, cette incidence s'accroissant en même temps que le taux de croissance, de sorte que le changement dans la croissance de l'emploi augmente progressivement vers les extrémités du graphique. L'incidence globale la plus marquée touchait les entreprises ayant enregistré des baisses d'effectif de plus de 20 % par an. Cette répartition régulière n'a pas été observée en Italie, en Espagne ou aux Pays-Bas, mais on peut l'observer dans les intervalles de croissance négative de l'emploi des États-Unis. Aux Pays-Bas, la plus importante incidence négative sur l'emploi était attribuable aux entreprises ayant connu des baisses d'effectif se situant entre 1 % et 10 % par an. En outre, les entreprises des Pays-Bas ayant enregistré une hausse d'effectif de 1 % à 10 % par an ont créé autant d'emplois que les entreprises à forte croissance.

Figure 9 : Variation de l'emploi dans son ensemble, selon l'intervalle de croissance, par pays, de 2002 à 2005

Figure 9 : Diagrammes à barres illusttrant la variation de l'emploi dans son ensemble, selon l'intervalle de croissance, par pays, de 2002 à 2005 (la description détaillée se trouve sous l'image)
Source : Statistique Canada, International Consortium on Entrepreneurship (ICE), 2009.
Description de la figure 9
Variation de l'emploi dans son ensemble, selon l'intervalle de croissance, par pays, de 2002 à 2005
Pays < −20 % −20 % à −10 % −10 % à −1 % −1 % à 1 % 1 % à 10 % 10 % à 20 % > 20 %
Canada −486 630 −157 800 −111 690 40 133 360 145 350 220 060
Italie −304 537 −161 651 −240 127 −728 256 152 231 041 405 192
Pays-Bas −129 778 −96 988 −175 982 −625 109 651 81 854 112 512
Espagne −377 798 −160 151 −188 467 345 284 196 312 651 504 724
États-Unis −4 743 506 −3 589 368 −3 114 093 −1 863 2 477 702 1 803 844 3 636 646

Par conséquent, le profil du Canada diffère de celui des autres pays industrialisés au chapitre de la variation de l'emploi dans son ensemble.

Lorsqu'il s'agit de l'incidence de la variation de l'emploi par entreprise, la répartition par entreprise au Canada est similaire à celle des autres pays à l'étude (voir la figure 10). En outre, dans chacun des pays, les entreprises à forte croissance ont créé le plus grand nombre d'emplois par entreprise, compensant largement les pertes d'effectif par entreprise. La figure 10 montre également que les entreprises à forte croissance en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas et aux États-Unis ont créé plus d'emplois que celles au Canada, soit plus de 50 emplois par entreprise comparativement à moins de 50 au Canada. Inversement, les entreprises ayant enregistré une diminution de leur effectif de plus de 20 % par an ont fait état de pertes d'emplois plus élevées en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas et aux États-Unis qu'au Canada. Ainsi, bien que les entreprises à forte croissance du Canada n'arrivent pas à créer autant d'emplois que celles de ces trois autres pays, la baisse d'effectif dans les entreprises canadiennes est plus graduelle que dans les entreprises similaires des quatre autres pays, ce qui laisse entendre que l'incidence de la variation de l'emploi au sein des entreprises canadiennes est moins volatile.

Figure 10 : Variation de l'emploi par entreprise, selon l'intervalle de croissance, par pays, de 2002 à 2005

Figure 10 : Diagrammes à barres illusttrant la variation de l'emploi par entreprise, selon l'intervalle de croissance, par pays, de 2002 à 2005 (la description détaillée se trouve sous l'image)
Source : Statistique Canada, International Consortium on Entrepreneurship (ICE), 2009.
Description de la figure 10
Variation de l'emploi par entreprise, selon l'intervalle de croissance, par pays, de 2002 à 2005
Pays < −20 % −20 % à −10 % −10 % à −1 % −1 % à 1 % 1 % à 10 % 10 % à 20 % > 20 %
Canada −23,06 −11,34 −4,02 0,00 4,45 13,19 39,58
Italie −29,06 −13,39 −6,38 −0,04 6,52 19,73 71,09
Pays-Bas −30,56 −16,70 −9,53 −0,10 6,94 19,75 62,93
Espagne −29,47 −12,48 −6,24 0,03 8,14 21,66 69,93
États-Unis −63,09 −39,55 −15,74 −0,03 13,54 25,17 85,26

La répartition de la croissance par secteur industriel dans chaque pays (non illustrée) indique qu'au Canada et en Espagne, le secteur de la fabrication compte la part la plus importante d'entreprises ayant connu une croissance de l'emploi de plus de 10 %, tandis que le secteur de la construction compte la plus grande part d'entreprises ayant connu une réduction de croissance de plus de 20 %Note de bas de page 9.


F. Conclusion

Cet article spécial renferme des données sur la répartition de la croissance des entreprises au Canada, selon la croissance annuelle moyenne de l'emploi et du chiffre d'affaires. De telles données permettent d'obtenir le profil de croissance des entreprises, en plus de fournir des détails supplémentaires sur la taille de l'entreprise et le secteur industriel. Les résultats de l'étude révèlent ce qui suit :

  • Entre 2001 et 2006, des pourcentages importants d'entreprises ont affiché une croissance négative ou légèrement positive : plus de 58 % d'entre elles ont connu une croissance de l'emploi allant de −20 % à 1 %, comparativement à 42 % en ce qui a trait au chiffre d'affaires.
  • Les entreprises à forte croissance selon le chiffre d'affaires sont proportionnellement plus nombreuses que les entreprises à forte croissance selon l'emploi. Entre 2003 et 2006, seulement 4,7 % des entreprises ont connu une forte croissance de l'emploi, tandis que 12 % ont enregistré une augmentation de 20 % par an de leur chiffre d'affaires.
  • Les industries comptant une proportion élevée d'entreprises à forte croissance (selon le chiffre d'affaires) étaient les suivantes : services publics (25 %); extraction minière, exploitation des mines et extraction de pétrole et de gaz (23,5 %); et gestion de sociétés et d'entreprises (13,5 %).

L'étude s'est également penchée sur l'incidence de la variation des taux de croissance de l'emploi et du revenu.

  • Entre 2001 et 2006, les entreprises ayant connu une croissance annuelle moyenne de l'emploi de plus de 20 % ont enregistré le plus grand nombre d'emplois créés parmi tous les intervalles de croissance.
  • Selon les données sur le chiffre d'affaires, les entreprises à forte croissance ont connu un rendement exceptionnel à ce chapitre. Entre 2001 et 2006, elles ont enregistré globalement une hausse d'environ 80 milliards de dollars de leur chiffre d'affaires, soit 30 millions de dollars par entreprise, ce qui compense largement les réductions du chiffre d'affaires des entreprises en déclin (environ 67 milliards de dollars).

Enfin, certaines comparaisons internationales de la croissance ont été effectuées dans le cadre d'un projet plus vaste mené par l'International Consortium on Entrepreneurship.

  • La répartition de la croissance des entreprises au Canada est similaire à celle des autres pays à l'étude (soit l'Autriche, le Danemark, l'Espagne, les États-Unis, l'Italie et les Pays-Bas).
  • La performance du Canada en ce qui a trait à la variation de l'emploi dans son ensemble diffère de celle d'autres pays industrialisés, affichant une relation régulière et constante entre la croissance et la variation de l'emploi. Les autres pays affichaient des profils plus complexes.