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- Évolution de la structure d'âge des consommateurs canadiens
- Évolution des ménages canadiens
- Évolution de la composition ethnique des consommateurs canadiens
- Où nous vivons : répartition géographique des consommateurs canadiens
Les besoins et les désirs des consommateurs sont directement liés à leurs caractéristiques socio-démographiques. Le présent chapitre cerne quelques tendances élémentaires, en examinant d'abord la structure d'âge et la structure des ménages de la population (car les besoins des consommateurs évoluent au fil de leur vie), ensuite la composition ethnique de plus en plus diverse de la population canadienne et, enfin, la répartition géographique de cette dernière car les consommateurs des zones rurales sont confrontés à des situations extrêmement différentes de celles que connaissent les consommateurs des zones urbaines pour ce qui est de l'accès aux biens et aux services. Les questions démographiques ci-dessus seront également examinées dans le cadre de l'analyse de la situation socio-économique des Canadiens dans les chapitres suivants sur l'éducation, le revenu, les biens, les dettes, la richesse et les dépenses. Cette approche montre qu'il est d'une utilité limitée de tenir compte des tendances pour le « consommateur moyen ».
3.1 Évolution de la structure d'âge des consommateurs canadiens
L'âge est indéniablement un facteur important dans l'identité des consommateurs, puisque les schémas de consommation et la situation financière changent sensiblement tout au long de la vie de chacun. De manière générale, trois groupes décrivent habituellement la structure d'âge de la population : les enfants (0-14 ans), les adultes en âge de travailler (15-64 ans) et les personnes âgées (65 ans et plus). De plus, comme les jeunes d'aujourd'hui étudient beaucoup plus longtemps que les générations précédentes, la catégorie des 15 à 24 ans est parfois considérée à part sous le nom de population jeune125. David Foot, professeur d'économie à l'Université de Toronto, propose une ventilation plus descriptive de la structure d'âge de la population (voir la figure 3.1) (Foot, 1996). Dans son analyse, Foot invente pour les diverses cohortes d'âge de nouveaux noms maintenant couramment utilisés dans les médias et les études universitaires. Comme il analyse principalement les conséquences des caractéristiques démographiques pour les demandes futures d'une population sur l'économie, sa typologie des groupes d'âge est souvent utilisée dans ce chapitre et les suivants.
Année de naissance | Âge en 2001 | Proportion de la population totale en 2001 (%)* | Croissance de 1981 à 2001 (%) du groupe d'âge correspondant | |
---|---|---|---|---|
*Le nombre d'années de naissance par cohorte influe sur les proportions (par exemple, 13 ans pour la génération X entre 1967 et 1979 et 20 ans pour la génération des baby-boomers entre 1947 et 1966). Retour au texte Source : Terminologie fondée sur David Foot (1996); calculs basés sur le tableau 051-0001 de CANSIM, Statistique Canada. | ||||
Personnes âgées | 1936 et avant | 65 et plus | 13 | 65 |
Pré-boom | 1937-1946 | 55-64 | 9 | 34 |
Génération du baby-boom | 1947-1966 | 35-54 | 32 | -76 |
Génération X | 1967-1979 | 22-34 | 18 | -4 |
Écho (Génération Y) | 1980-1995 | 6-21 | 22 | -1 |
Enfants | 1996- | 5 et moins | 7 | -1 |
L'évolution des proportions relatives des groupes d'âge au Canada devrait avoir une incidence importante sur la vente au détail (Industrie Canada et Conseil canadien du commerce de détail, 1998, p. 6). Le vieillissement de la génération du baby-boom, c'est-à-dire sa transformation en un nouveau groupe de personnes âgées, est le principal facteur déterminant de la structure d'âge canadienne actuelle et future. De fait, le groupe du troisième âge s'est déjà considérablement étoffé, car l'espérance de vie des Canadiens s'est améliorée. Parallèlement, cependant, le sous-ensemble moins nombreux des jeunes représente un sous-ensemble de consommateurs intéressant.
La population canadienne vieillissante
Le vieillissement de la génération du baby-boom est le facteur démographique qui influe le plus sur le marché canadien. En 2001, près du tiers de la population était âgé de 35 à 54 ans. L'âge médian126 au Canada est passé de 29,6 en 1981 à 37,6 en 2001 (Statistique Canada, 2002a). La composition de la population par âge, qui ne correspond plus à une pyramide traditionnelle, devient de plus en plus une structure d'âge moyen en forme de poire (voir la figure 3.2). Le changement sera encore plus marqué à l'avenir, car en 2026, un Canadien sur cinq (21 %) appartiendra au groupe des personnes âgées, dont la génération du baby-boom vient grossir les rangs (Statistique Canada, 2001a). En dehors du facteur du baby-boom, cependant, la population actuelle est déjà plus âgée proportionnellement que celle d'autrefois, à cause de l'allongement sensible de l'espérance de vie qu'a amené le XXe siècle127. En conséquence, plus de Canadiens vivent plus longtemps. Ainsi, en 1981, 7,3 % de décès au Canada concernaient des personnes âgées de plus de 90 ans, comparé à 11,8 % en 1999 (Statistique Canada, 2001b). Dans l'ensemble, la proportion de la population canadienne âgée de 65 ans et plus est de 13 %, d'après les données du Recensement de 2001, ce qui est plus qu'en 1991 (11,6 %) et en 1981 (9,7 %).
Source : Calculs du Bureau de la consommation, à partir du document 97F003XCB01002 de Statistique Canada.
Si l'on tient compte du taux de fécondité et d'autres statistiques de l'état civil dans une extrapolation de la répartition par âge de la population canadienne dans les 10 prochaines années, il est évident que les personnes qui ne sont plus en âge de procréer représenteront une proportion croissante des consommateurs. Si en 1991, les Canadiens âgés de 45 ans et plus représentaient 31 % de la population totale, en 2001, leur proportion était passée à 37 % et, d'ici 2011, elle devrait atteindre 43 %128. Les responsabilités cumulées de ces Canadiens soulèvent des questions de gestion du temps pour certains. Avec une espérance de vie plus longue et de faibles taux de fécondité, les adultes canadiens ont plus de parents que d'enfants pour la première fois de l'histoire (Statistique Canada, 2003b).
L'incidence de ce revirement de situation se fait déjà sentir. En 2001, 18 % des Canadiens de 15 ans et plus dispensaient à des personnes âgées des soins ou une aide non rémunérés, contre 16 % dans l'enquête de 1996 (Statistique Canada, 2002b). Donc, en cinq ans, le nombre de Canadiens âgés de 15 ans et plus qui dispensaient des soins ou une aide non rémunérés a augmenté de plus de 600 000. Le groupe d'âge des 45 à 54 en particulier a des obligations importantes, 25 % de ses membres déclarant dispenser à une personne âgée des soins et une aide non rémunérés (Statistique Canada, 2002c). Au-delà des soins personnels, cette aide comprend aussi, entre autres services nécessaires, passer du temps à aider des parents et des voisins âgés à faire leurs courses et leurs opérations bancaires.
Malheureusement, plusieurs caractéristiques socio-économiques combinées rendent les personnes âgées plus vulnérables et en font des cibles de choix pour les fraudes sur le marché. D'une part, de plus en plus de personnes âgées, et notamment des femmes, vivent seules. Ainsi, en 2001, 43 % des femmes âgées de 75 à 84 ans et 39 % des femmes âgées de 85 ans et plus vivaient seules, comparé à 39 % et 25 %, respectivement, en 1981 (Statistique Canada, 2002e). Passer de longs laps de temps seules131 peut prédisposer les personnes âgées à se montrer trop confiantes dans leurs rapports avec des étrangers douteux, comme les télévendeurs peu scrupuleux. Les personnes âgées risquent plus aussi d'avoir des problèmes cognitifs132 et il se peut qu'elles soient moins en mesure de repérer les stratagèmes de marketing trompeurs. En outre, elles sont plus à l'aise financièrement aujourd'hui que dans les années 1980. Malheureusement, les télévendeurs malhonnêtes profitent de la vulnérabilité des personnes âgées. Par exemple, d'après le Centre anti-fraude du Canada, le nombre total de victimes de fraudes sur les prix et loteries proposés par des télévendeurs a chuté de 97 % entre 1995 et 2003, signe de l'efficacité générale des campagnes de sensibilisation. Cependant, les victimes âgées de 60 ans et plus continuent de représenter une part importante des pertes totales133.
Les jeunes restent des consommateurs très influents
Le groupe d'âge des 6 à 21 ans rapetissera dans la prochaine décennie134, mais il est l'objet de beaucoup d'attention aujourd'hui, car il comprend actuellement la « génération Y », soit les enfants de la génération du baby-boom. Cependant, l'intérêt que le marché porte à ces enfants est peut-être encore plus lié à leur influence financière. Une partie du pouvoir financier de la génération Y vient de ce qu'elle achète avec ses propres revenus (tirés du travail, argent de poche, cadeaux, etc.), qui sont presque entièrement disponibles, puisque les parents fournissent le nécessaire. D'après le Tween Report, émission de YTV, les 2,5 millions de pré-adolescents (âgés de 8 à 14 ans) que compte le Canada ont dépensé 1,7 milliard de dollars environ sur leur propre revenu discrétionnaire (YTV, 2002). Par ailleurs, ils influent de plus en plus sur les achats familiaux (à hauteur de 20 milliards de dollars environ, voir YTV, 2002), qui leur sont délégués en partie à cause de l'évolution des ménages (comme les parents qui travaillent tous deux et manquent de temps).
Le groupe de la génération X, moins nombreux que celui de la génération du baby-boom, sera également intéressant à observer du point de vue du marché en général, car la majorité de ses membres sont maintenant en pleine activité. Ils consomment de plus en plus et sont confrontés à certaines des décisions les plus importantes que l'on prend dans la vie, comme d'acheter sa première maison et sa première voiture, ainsi que toutes les dépenses qui vont de pair avec le fait d'avoir des enfants.
Possibilités de recherche
Le vieillissement de la population canadienne entraîne des changements de société importants. Tout comme les gouvernements en examinent les incidences sur divers programmes et politiques, les spécialistes de la consommation doivent mieux comprendre les problèmes et défis que ce vieillissement entraîne pour les Canadiens dans leurs rapports avec le marché. La mise au point de produits et de services ciblés, l'information par la publicité et dans les contrats, et la possibilité de recours sont autant de sujets qui méritent une analyse plus approfondie du point de vue des consommateurs plus âgés.
En plus de la tendance au vieillissement, aucun secteur ne sera épargné par les vagues successives de consommateurs des différentes générations. Les jeunes consommateurs sont-ils plus avisés? Leur expérience des produits de luxe à l'adolescence influera-t-elle sur leurs décisions quand ils commenceront à acheter des produits essentiels? Leurs besoins en matière d'information seront-ils différents de ceux des consommateurs de la génération du baby-boom?
3.2 Évolution des ménages canadiens
Étant donné la relation entre la structure des ménages, leur taille et les habitudes d'achat, il est important d'examiner les changements importants intervenus dans ce domaine au cours des deux dernières décennies. De manière générale, la taille des ménages canadiens ne cesse de diminuer, avec moins d'enfants et des parents qui manquent de temps. Entre 1981 et 2001, le nombre de ménages a augmenté sensiblement plus vite que la population en général (40 % contre 23 %, respectivement)135, ce qui s'explique par la création d'un plus grand nombre de ménages plus petits. La taille moyenne des ménages est passée de 2,9 personnes en 1981 à 2,6 personnes en 2001 (Statistique Canada, 2002e). Cette baisse tient en partie au fait que de plus en plus de ménages aujourd'hui se composent de personnes vivant seules (y compris les veufs âgés), de jeunes couples sans enfant, de parents dont les enfants sont partis et de divorcés, ce dernier groupe résultant de l'instabilité croissante des relations conjugales actuelles136. Les Canadiennes qui ont des enfants ont, en moyenne, de plus petites familles et plus tard. L'instabilité des relations conjugales crée une tendance aux familles monoparentales, ce qui contribue aussi à la plus petite taille des ménages. Enfin, cette section examine aussi un autre changement notable dans les caractéristiques des ménages canadiens, à savoir le nombre croissant de familles à deux revenus avec enfants.
Vivre seul peut se révéler problématique pour les consommateurs
Le nombre de ménages d'une personne augmente plus vite que celui des ménages unifamiliaux au Canada. La proportion de ménages qui se composent de personnes vivant seules est passée d'un cinquième environ des ménages en 1981 au quart environ en 2001 (Statistique Canada, 2002e) (voir la figure 3.3). La probabilité de vivre seul est plus élevée pour les personnes âgées, surtout pour les plus âgées. En 2001, les personnes âgées représentaient 13 % de la population mais plus du tiers des personnes vivant seules (Statistique Canada, 2002h). L'instabilité croissante des relations conjugales est un autre facteur contributif probable, car la même année, près de la moitié des personnes vivant seules étaient âgées de 35 à 64 ans (Statistique Canada, 2002h).
*« Autres » comprend les ménages multifamiliaux et les ménages non familiaux de plus d'une personne.
**« Enfants à la maison » comprend les enfants de tous âges.
Source : Calculs du Bureau de la consommation reposant sur les données du Recensement de 2001 de Statistique Canada dans Tableaux thématiques, Familles et situation des particuliers dans les ménages, 97F005XCB01001, et la série « Analyses », Profil des familles et des ménages canadiens : la diversification se poursuit, 96F0030XIF2001003.
La proportion croissante de ménages d'une personne signifie que de plus en plus de Canadiens sont confrontés à des défis particuliers sur le plan de la consommation. Non seulement les personnes qui vivent seules se débrouillent avec un seul revenu, mais elles supportent aussi des « coûts » associés aux économies d'échelle perdues pour beaucoup de dépenses, comme le logement, l'épicerie et les notes de téléphone. Le fait de vivre seul peut aussi influer sur les lieux d'achat. Ainsi, les achats en gros présentent peu d'intérêt pour les gens qui vivent seuls, car ils ne leur permettent probablement pas de réaliser des économies.
Vivre seul peut être particulièrement difficile pour les personnes âgées. Depuis 30 ans dans les pays industrialisés, « l'espérance de vie sans incapacité a stagné, si ce n'est empiré, alors que l'espérance de vie s'est nettement accrue » (Légaré, 2001, p. 115). Si l'on peut voir dans la tendance des personnes âgées à vivre seules un degré d'indépendance croissant, il n'en demeure pas moins que cela nécessite des aménagements pour elles-mêmes et pour leur famille, notamment en ce qui concerne leur logement. Il pourrait devenir encore plus difficile à l'avenir de vivre seul quand on est vieux parce que la baisse des taux de fécondité signifie que le réseau de soutien composé de frères et sœurs et d'enfants sur lequel les personnes âgées peuvent compter pour les soins, le transport et une aide dans les décisions concernant la consommation et les finances, rétrécira probablement.
Les ménages sans enfant sont majoritaires
Aujourd'hui, une majorité (52 %) de ménages canadiens ne comprennent pas d'enfant138, comparé à 45 % en 1981. Et, bien que le nombre de familles avec enfants continue d'augmenter dans l'absolu, ces familles ont moins d'enfants et elles les ont plus tard. La proportion de familles avec trois enfants ou plus chute depuis deux décennies, tandis que la proportion relative de familles avec un enfant seulement augmente139. Le fait que les Canadiennes qui ont des enfants les ont plus tard influe aussi sur la baisse générale du taux de fécondité. En effet, les femmes âgées de 30 à 34 ans ont à présent un taux de natalité supérieur à celui des femmes de 20 à 24 ans140. Ce phénomène de maternité plus tardive tient à ce que les femmes ont tendance aujourd'hui à terminer d'abord leurs études et/ou à se faire une place dans la population active avant d'élever une famille. Dans un de ses rapports, Statistique Canada conclut que de 1981 à 1997, la maternité retardée et les familles de plus petite taille ont une incidence positive sur le bien-être économique des enfants (Kerr et Bélanger, 2001)141. Donc, un certain nombre d'enfants grandissent actuellement dans de meilleures conditions financières et consomment probablement plus de produits et services que les générations précédentes. Comme nous le faisons remarquer au chapitre 2, les entreprises ne laissent pas échapper cette occasion.
Le nombre de familles monoparentales est en augmentation
Reflet de la plus grande instabilité des relations conjugales aujourd'hui, le nombre de familles monoparentales – qui ont majoritairement à leur tête une femme (81 % des cas en 2001) – a augmenté en proportion du nombre total de familles, passant de 11 % en 1981 à 16 % environ en 2001142. Les familles monoparentales ont en moyenne 1,5 enfant à la maison, comparé à 1,7 pour les couples vivant en union de fait avec des enfants à la maison et à 1,9 pour les couples mariés avec des enfants à la maison (Statistique Canada, 2002j). Étant donné le nombre globalement croissant de ce type de famille, cependant, la proportion d'enfants canadiens âgés de 14 ans et moins qui grandissent dans une famille monoparentale est passée à 19 % environ en 2001, comparé à 13 % en 1981 (Statistique Canada 2003c).
Plusieurs facteurs posent des problèmes aux familles monoparentales au Canada. Si bon nombre de ces familles ont une femme en situation économique délicate à leur tête, même les familles monoparentales stables sur le plan économique sont confrontées à des problèmes de temps, ainsi qu'à des restrictions et à un stress liés à ces problèmes.
En 1998, Les femmes parents seuls qui travaillaient à plein temps passaient en moyenne 10,7 heures par jour à faire des travaux, rémunérés ou pas (ménage, soins des enfants, soutien social et activités bénévoles et communautaires), soit plus que le nombre d'heures travaillées par les parents mariés salariés à plein temps (voir la figure 3.4). Sont comptées dans les activités ménagères non rémunérées toutes les activités de consommation que les parents seuls doivent faire eux-mêmes. D'après l'Enquête sociale générale de Statistique Canada, le pourcentage de femmes parents seuls âgées de 15 à 64 ans avec des enfants de 18 ans et moins qui faisaient état d'un grand stress est passé de un sur quatre en 1992 à près de un sur trois (32 %) en 1998 (Institut Vanier de la famille, 2002).
Groupe d'âge 25-44 : Salariés à plein temps | Travail non rémunéré | Travail rémunéré | Total |
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* Moyenne quotidienne sur sept jours. Retour au texte Source : Statistique Canada, No au Catalogue 12F0080XIF, tableau 3. | |||
Femme parent seule | 4,4 | 6,3 | 10,7 |
Femme parent mariée | 4,9 | 5,5 | 10,5 |
Homme parent marié | 3,3 | 6,9 | 10,3 |
Femme mariée non parent | 3,2 | 6,2 | 9,6 |
Femme célibataire sans enfant | 2,7 | 5,8 | 8,7 |
Les ménages à deux revenus connaissent également des contraintes de temps
Aujourd'hui, la majorité des familles biparentales avec enfants comptent deux revenus. L'approche de la jeune génération en ce qui concerne la constitution d'une famille est très différente, puisque 72 % des couples qui ont eu leur premier enfant en 1996 comptaient sur deux revenus, comparé à tout juste 44 % en 1971 (Lochhead, 2000). Dans plus de 70 % des familles à deux revenus, les deux parents travaillent à plein temps (DRHC, 2003). En conséquence, « la majorité des Canadiens et des Canadiennes de moins de 35 ans pourraient assimiler la mère « traditionnelle » à une mère qui travaille contre rémunération tout en élevant une famille » (DRHC, 2001, p. 15).
Ce partage des responsabilités financières a une incidence positive sur l'emploi et le revenu, mais il entraîne des contraintes de temps pour les activités non professionnelles, comme les soins aux enfants, les achats, le temps consacré à la famille et aux loisirs. Dans l'ensemble, un nombre croissant de Canadiens font état d'un stress important lié aux contraintes de temps143. Les Canadiens qui travaillent en particulier expliquent que leur travail même est plus exigeant pour ce qui est du temps, et qu'ils font de plus en plus d'heures supplémentaires à la maison (voir la figure 3.5). Donc, la question de la qualité de vie par opposition au travail devient un sujet de recherche de plus en plus populaire. D'après une étude canadienne récente :
Le volume de travail a augmenté de façon dramatique au cours des dix dernières années et cela est principalement dû à une plus grande utilisation de la technologie. Grâce à la technologie actuelle, il est possible d'avoir en même temps quelqu'un dans son bureau, un appel téléphonique, un message dans sa boîte vocale et un courriel qui demandent tous une réponse immédiate. (DRHC, 2003, p. 9)
Source : « Work-life balance in the new millennium: Where are we? Where do we need to go? », Document de travail des RCRPP, W/12, octobre 2001.
Les horaires surchargés inciteront probablement les consommateurs à rechercher des produits et services qui permettent de gagner du temps, mais qui sont plus chers, ainsi que des façons plus pratiques et moins « chronophages » de faire leurs achats. Dans certains cas, cependant, cela peut conduire à de mauvaises décisions en matière de consommation, car moins de temps et d'effort peuvent être consacrés à comparer les produits et services et à réfléchir avant d'acheter.
Possibilités de recherche
La famille « traditionnelle » où le père travaille et la mère reste à la maison pour s'occuper des enfants ne correspond plus au ménage canadien typique. Pour mieux comprendre les consommateurs canadiens, il faudra donc prêter davantage attention aux réalités des ménages au XXIe siècle, comme le fait que des gens vivent seuls, qu'il y a des parents seuls et des familles biparentales à deux revenus. L'utilisation du temps comme ressource par les Canadiens est, par exemple, une tendance importante sur le plan des exigences et des contraintes. Dans leurs études de la consommation, les chercheurs devront tenir compte des questions liées à la structure des ménages et au temps, par exemple, quand ils prépareront des documents d'information pour l'apprentissage autodirigé ou qu'ils analyseront les options stratégiques qui modifient la part des consommateurs dans la répartition des risques et responsabilités du marché. Il faudra peut-être prêter une attention particulière à des situations où les contraintes de temps rendent certains consommateurs vulnérables, surtout sur des marchés complexes où de mauvaises décisions peuvent coûter cher. Cela vaut tout spécialement pour les personnes qui ne peuvent se permettre d'acheter une protection en tant que consommateurs, par exemple des services consultatifs.
3.3 Évolution de la composition ethnique des consommateurs canadiens
Les immigrants et les minorités visibles sont plus présents que jamais dans la mosaïque canadienne. L'immigration augmente depuis quelques dizaines d'années. Entre 1991 et 2000 seulement, 2,2 millions d'immigrants ont été admis au Canada. Les niveaux d'immigration sont élevés depuis quelques décennies. Ainsi, 1,3 million d'immigrants sont arrivés au Canada dans les années 1980 et 1,4 million pendant chacune des deux décennies précédentes (données de Citoyenneté et Immigration Canada rapportées dans Statistique Canada, 2003d). Les taux de natalité ne cessant de diminuer, c'est l'immigration nette (par opposition à l'augmentation naturelle) qui contribue principalement à la croissance démographique canadienne (voir la figure 3.6). Donc, la proportion de la population canadienne née à l'étranger (18 % en 2001) est à son plus haut niveau en 70 ans et seule l'Australie a des chiffres plus élevés (22 %) (Statistique Canada, 2003d).
Par rapport aux Canadiens moyens, les immigrants qui arrivent au Canada sont plus jeunes et plus susceptibles de vivre dans une région métropolitaine144. En fait, presque tous les immigrants (94 %) arrivés dans les années 1990 se sont installés dans une région métropolitaine, comparé à une moyenne de 64 % pour l'ensemble des Canadiens en 2001 (Statistique Canada, 2003d).
La proportion croissante de nouveaux immigrants originaires d'Asie est une autre caractéristique importante145. Il en découle que les Canadiens sont plus nombreux à s'identifier comme appartenant à une minorité visible, leur pourcentage passant de 5 % de la population totale en 1981 à 13 % en 2001 (voir la figure 3.7) et devant atteindre 20 % d'ici 2016146. Le nombre de jeunes dans cette catégorie augmente (16 % des jeunes dans la vingtaine appartenaient à une minorité visible en 2001, soit trois fois plus qu'il y a 20 ans, où le chiffre était de 5 % (Anderssen et Valpy, 2003). Comme un nombre croissant de jeunes Canadiens ont des liens directs avec l'étranger, on peut s'attendre à ce que la demande des consommateurs canadiens « s'internationalise » encore davantage. Les différences culturelles constituent réellement un facteur de plus en plus important dans le contexte plus général de la recherche sur les questions de consommation.
Il peut être difficile pour les immigrants de s'y retrouver sur le marché canadien, en particulier pour ceux qui viennent de milieux culturels très différents, et il peut se révéler très problématique de donner aux nouveaux arrivants de l'information sur la consommation152. Quelque 16 % des immigrants non européens déclarent mal comprendre leurs droits en tant que consommateurs et les lois qui protègent les consommateurs, soit deux fois la moyenne nationale153.
Leur nombre augmentant, les minorités visibles risquent d'être confrontées à des pratiques discriminatoires. Ce problème malheureux semble toucher tous les membres des minorités visibles, qu'il s'agisse d'immigrants nés à l'étranger ou de personnes nées au Canada. Quand on leur demande s'ils ont été traités de manière discriminatoire ou injuste au Canada dans les cinq dernières années à cause de caractéristiques ethnoculturelles, 18 % des membres de minorités visibles installés au Canada depuis deux générations ou plus répondent que cela se produit parfois ou souvent, contre un peu moins de 21 % parmi les membres des minorités visibles de la première génération (Statistique Canada, 2003e). Il est fait état de discrimination sur le marché de la location157 et du travail158, mais aussi dans les magasins, les banques et les restaurants. En 2002, ce cadre de marché des services est mentionné par environ 35 % des personnes âgées de 15 ans et plus qui ont été victimes de discrimination, parfois ou souvent, au cours des cinq dernières années (Statistique Canada, 2003e).
Possibilités de recherche
La population canadienne née à l'étranger continuant d'augmenter, il sera important que les chercheurs s'intéressent à l'évolution du marché canadien et repèrent les problèmes de consommation de ce groupe démographique. Pour les minorités visibles en général, il est important que l'on prête attention aux pratiques de marché discriminatoires, qu'elles soient liées aux gains ou aux dépenses, et que l'on y réagisse. Il peut être nécessaire également d'examiner des questions qui concernent tout particulièrement les consommateurs autochtones. L'accès au choix et aux recours dans des zones rurales ou éloignées peut être problématique dans leur cas. Par ailleurs, les consommateurs autochtones qui vivent dans des zones urbaines sont peut-être confrontés à des pratiques discriminatoires voire prédatoires sur le marché, par exemple lorsqu'ils essaient d'obtenir un crédit non garanti à court terme.
Comme les besoins, les comportements et les attentes des communautés particulières en ce qui concerne le marché peuvent varier considérablement de l'une à l'autre, il faut sans doute tenir mieux compte de ces différences dans l'analyse des mesures de protection des consommateurs existantes. En 1990, par exemple, la loi ontarienne régissant les directeurs et entreprises de pompes funèbres a été refondue afin de tenir compte de l'évolution culturelle de l'Ontario en élargissant les types de services offerts (Evasuk, 1990, p. C10). D'autres secteurs et transactions de marché nécessiteront peut-être des révisions similaires.
3.4 Où nous vivons : répartition géographique des consommateurs canadiens
En 2001, le Canada a enregistré un des taux de croissance démographique les plus faibles de recensement à recensement (progression de 4 % par rapport à 1996) (Statistique Canada, 2002k) mais des tendances intéressantes sont cependant à noter en ce qui concerne le déplacement géographique de la population. D'une part, la densité de population du Canada est très faible par rapport à celle d'autres pays industrialisés, mais elle n'en est pas moins assez concentrée dans les zones urbaines. Ainsi, en 2001, la majorité (un peu plus de 64 %) de la population canadienne se répartissait entre les 27 régions métropolitaines de recensement (Statistique Canada, 2002k).
Plus précisément, l'urbanisation de la population canadienne se concentre dans quatre grandes régions urbaines qui réunissaient 51 % de la population canadienne totale en 2001. Il s'agit du vaste « Golden Horseshoe » dans le Sud de l'Ontario, de Montréal et de la région environnante, du Lower Mainland en Colombie-Britannique et dans le Sud de l'île de Vancouver, et du couloir Calgary-Edmonton. La croissance démographique dans ces quatre régions combinée était de 7,6 % entre 1996 et 2001, comparé à une croissance pratiquement nulle (0,5 %) dans le reste du pays (Statistique Canada, 2002k). Cette tendance à l'urbanisation est également associée à l'effet « anneau ». Autrement dit, la croissance dans les zones urbaines est proportionnellement plus forte dans les régions qui entourent l'agglomération métropolitaine (la banlieue) que dans celle-ci159.
Dans les provinces de l'Atlantique, en Saskatchewan et dans les trois territoires, les Canadiens vivent surtout dans des zones rurales160. Les travaux de recherche révèlent un exode net de jeunes des zones rurales et des petites villes dans toutes les provinces entre 1971 et 1996 (Statistique Canada, 2001c). Ce phénomène a des répercussions sur l'âge médian dans les zones rurales, où il est plus élevé et continue de monter plus vite que dans les régions métropolitaines161. Il est donc probable que les problèmes et défis en matière de consommation liés à l'âge soient exacerbés dans les zones rurales. C'est le cas, par exemple, quand l'offre de logements se limite généralement à de grandes unités d'habitation situées dans de grandes propriétés qui, souvent, ne conviennent pas pour des personnes âgées, en particulier des femmes qui vivent seules (SCHL, 2002).
Il est nécessaire d'examiner soigneusement les conditions de vie de la population rurale canadienne quand on s'intéresse au marché. Dans le secteur des services financiers, par exemple, les associations de consommateurs se déclarent inquiètes devant le taux de fermeture élevé des succursales bancaires en zone rurale162. Les habitants de ces régions, et tout particulièrement les personnes âgées, qui sont moins mobiles ou moins à même d'utiliser la technologie, par exemple les services bancaires électroniques, risquent de se trouver dans l'incapacité de surmonter les problèmes d'accès et les obstacles au choix qui vont de pair avec le fait de vivre dans des régions peu peuplées où les services bancaires de détail sont peu nombreux. Des questions similaires ont été soulevées dans tout le Canada au sujet des infrastructures de services, comme les bureaux de poste. En général, les consommateurs ruraux subissent de manière disproportionnée les conséquences de toute fermeture de magasin de détail163.
Possibilités de recherche
Il est compréhensible qu'une bonne partie des études sur la consommation porteront sur la situation moyenne des Canadiens, autrement dit, sur les citadins et les banlieusards. Il est nécessaire, toutefois, de veiller à ce que l'examen des tendances du marché importantes (comme le changement des modèles de vente au détail et la concentration dans ce secteur, ainsi que la livraison électronique de produits et de services) s'arrête aussi à leur incidence sur les nombreux Canadiens dont l'accès quotidien au marché est très différent de celui des Canadiens moyens. Le gouvernement et les organismes de défense des consommateurs devraient prêter une attention toute particulière aux réalités géographiques du Canada quand ils préparent des documents d'information et de sensibilisation, afin d'évaluer l'ampleur de la partialité en faveur des Canadiens urbains. Les chercheurs ont probablement beaucoup à apprendre en étudiant les consommateurs ruraux et nordiques.
125 D'après les sondages, le fait de terminer ses études marque l'étape la plus utile vers l'âge adulte, 73 % des personnes interrogées considérant cela comme extrêmement important. Voir NORC, 2003. Retour au texte
126 L'âge médian est le point auquel la moitié exactement de la population est plus âgée et l'autre moitié, plus jeune. Retour au texte
127 Rien que ces 20 dernières années, l'espérance de vie à la naissance a augmenté de 5,4 ans (7,6 %) pour les hommes, qui passe à 76,7 ans (en 2000), et de 3,2 ans (4,1 %) pour les femmes, qui passe à 82,0 ans. Voir Statistique Canada, 2003a. Retour au texte
128 Calculs du Bureau de la consommation fondés sur les projections de croissance démographique moyenne de Statistique Canada, diffusées à. Retour au texte
129 Les statistiques de cet encadré sont tirées de Statistique Canada, 2002d. Retour au texte
130 Définis dans l'enquête comme étant la difficulté à marcher 500 mètres ou à monter et descendre un étage, soit 12 marches environ, sans se reposer, à passer d'une pièce dans une autre, à porter un objet de 5 kg pendant 10 mètres ou à rester debout pendant de longues périodes. Retour au texte
131 Statistique Canada (2002f) présente des données de l'Enquête sociale générale de 1998 et explique qu'exclusion faite des activités liées aux soins personnels, comme le sommeil et l'hygiène personnelle, les veufs et veuves âgés passent en moyenne 10,3 heures seuls par jour, comparé à 5,9 heures dans l'ensemble de la population âgée de 15 ans et plus. Retour au texte
132 Enquête de 1995 citée dans Statistique Canada, 1999a. Un tiers des personnes âgées déclarent avoir des problèmes cognitifs (autrement dit, avoir tendance à oublier, oublier souvent ou avoir du mal à réfléchir). Retour au texte
133 De 1996 à 2003, les victimes âgées de plus de 60 ans ont subi 84 % des pertes totales signalées (à l'exclusion de la valeur des pertes de la catégorie « âge inconnu »). Centre anti-fraude du Canada, Statistiques sur la fraude au téléphone. Retour au texte
134 En utilisant le groupe des 5 à 19 ans comme estimation (étant donné les données disponibles), ce segment de population devrait diminuer de 7 % entre 2001 et 2011. Calculs reposant sur Statistique Canada, 2001a. Retour au texte
135 Calculs reposant sur Statistique Canada, « Type de logement et population par type de logement ». Retour au texte
136 Les femmes âgées de 30 à 39 ans en 2001 risquent deux fois plus de voir leur première union se terminer en séparation ou en divorce que les femmes âgées de 60 à 69 ans en 2001 (autrement dit, qui avaient de 30 à 39 ans en 1971). Voir Statistique Canada, 2002g. Retour au texte
137 Il est à noter que l'évolution de la notion de famille de recensement en 2001 a des incidences sur les comparaisons historiques. Ainsi, dans le recensement de 2001, deux personnes vivant en union de fait homosexuelle (avec leurs enfants résidant dans le ménage) sont considérées comme famille de recensement, conformément à la modification récente de la loi. Auparavant, le type de ménage associé à cette situation aurait été qualifié de « non familial ». D'autres changements influent aussi sur la définition d'enfant dans une famille de recensement. Pour plus de détails, voir « Modifications apportées aux concepts relatifs à la famille pour le recensement de 2001 », Statistique Canada, No au Catalogue 92-381, annexe A1. Retour au texte
138 Seuls les ménages d'une personne et les ménages composés d'un couple sans enfant étaient inclus dans les calculs, encore qu'une partie des « autres » ménages peut être sans enfant. Retour au texte
139 Voir Statistique Canada, 2002h. En 2001, 43 % des familles avec des enfants à la maison avaient juste un enfant, comparé à 37 % en 1981. Parallèlement, la proportion de familles avec deux enfants à la maison n'a pratiquement pas changé (39 %, comparé à 38 %), alors que celle des familles avec trois enfants ou plus à la maison est passée de 25 % à 18 %. Retour au texte
140 Une comparaison des taux de fécondité par âge (autrement dit, le nombre de naissances vivantes dans chaque groupe d'âge divisé par la population féminine totale du groupe d'âge en question) entre 1986 et 2002 révèle des taux en baisse pour tous les groupes d'âge de moins de 30 ans mais des taux en hausse pour tous les groupes de femmes de 30 ans et plus. Voir Statistique Canada, 2002i. Retour au texte
141 Le rapport souligne, cependant, que dans l'ensemble, ces changements positifs n'étaient pas aussi importants que les incidences négatives de la tendance croissante à la monoparentalité. Retour au texte
142 Avec le changement de la définition d'« enfant » dans le concept de famille de recensement en 2001, le résultat le plus notable est une augmentation de 10,1 % du nombre absolu de familles monoparentales. Cependant, même en utilisant la notion de famille d'avant le Recensement de 2001, la taille relative du groupe des familles monoparentales passe encore à 15 % du total des ménages unifamiliaux. Voir Statistique Canada, tableau thématique du Recensement de 2001, 97F0005XCB01006. Retour au texte
143 Les proportions sont passées de 12 % des hommes (âgés de 15 ans et plus) et 16 % des femmes (âgées de 15 ans et plus) en 1992 à 16 % et 21 %, respectivement, en 1998. Statistique Canada, 1999b. Retour au texte
144 Quelque 17 % des immigrants arrivés au Canada dans les années 1990 étaient âgés de 5 à 16 ans, 46 % de 25 à 44 ans, et 17 % de 45 à 64 ans (Statistique Canada, 2003b). Pour comparaison, dans la population totale canadienne en 2001, 16 % étaient âgés de 5 à 16 ans, 31 % de 25 à 44 ans. et 24 % de 45 à 64 ans (calculs fondés sur le tableau 051-0001 de CANSIM, Statistique Canada). Retour au texte
145 La proportion d'immigrants arrivant au Canada en provenance de pays asiatiques est passée de 33 % dans les années 1970 à 47 % dans les années 1980 et à 58 % dans les années 1990. Le nombre d'immigrants originaires de pays européens a diminué, passant de 36 % dans les années 1970 à 26 % dans les années 1980 et à 20 % dans les années 1990 (Statistique Canada, 2003b). Retour au texte
146 La Loi sur l'équité en matière d'emploi définit les minorités visibles comme « les personnes, autres que les autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n'ont pas la peau blanche » (Statistique Canada, 2003b). Retour au texte
147 Dans les années 1990, 43 % des immigrants qui arrivaient au Canada s'installaient à Toronto et 18 % à Vancouver. Pour comparaison, en 2001, 16 % de la population totale canadienne vivaient à Toronto et 7 % à Vancouver (Statistique Canada, 2003b). Retour au texte
148 Ainsi, à Miami, ce pourcentage est de 59 %; à Sydney et à Los Angeles, de 41 %; à New York, de 36 %; à Singapour, de 33 % et à Sydney, de 31 %. Voir Nations Unies, 2004. Retour au texte
149 Voir Statistique Canada, Le Canada en statistiques – Proportion de personnes nées à l'étranger, par régions métropolitaines de recensement (Recensement de 2001). Retour au texte
150 Ainsi, on dénombrerait plus de 90 groupes ethniques à Toronto. Pour comparaison, 96 % de la population d'origine étangère de Miami est née en Amérique latine. Voir Conway-Smith, 2004. Retour au texte
151 Montréal était la troisième destination des immigrants par ordre d'importance dans les années 1990 (12 %), mais cela semble moins significatif parce que la proportion d'immigrants qu'elle accueille est plus proche de sa part de la population canadienne (11 %). La proportion de Montréalais nés à l'étranger par rapport à sa population totale est la même que la moyenne nationale (18 %) (Statistique Canada, 2003b). Retour au texte
152 Voir, par exemple, « Shopping and Banking », de Travail et Immigration Manitoba. Retour au texte
153 Questions posées pour le Bureau de la consommation, Industrie Canada, dans le cadre de l'enquête Focus Canada réalisée par Environics Research Group, 2002-01. Retour au texte
154 Sur les 105 196 immigrants ne connaissant aucune des deux langues officielles, 37 935 étaient des enfants de moins de 15 ans. Si l'on ne considère que les immigrants de plus de 15 ans, près de 40 % déclaraient ne connaître ni l'anglais ni le français. Retour au texte
155 Sur les 95 593 immigrants ne connaissant aucune des deux langues officielles, 39 452 étaient des enfants de moins de 15 ans. Retour au texte
156 Dans la population née au pays, 13 % des Canadiens fonctionnent au niveau un sur l'échelle de la lecture courante, cette proportion atteignant 51 % dans la population d'origine étrangère s'exprimant dans une langue seconde. Voir le chapitre 4 pour plus de details sur l'Enquête internationale sur l'alphabétisation des adultes et les niveaux d'alphabétisation. Retour au texte
157 D'après une étude réalisée par le sociologue de l'Université de Toronto Eric Fong, les immigrants à faible revenu appartenant à des minorités visibles et vivant dans les grandes villes canadiennes paient comparativement des loyers plus élevés pour des logements de mauvaise qualité (voir Carey, 2001). Retour au texte
158 « … 56 % des personnes ayant parfois ou souvent vécu de la discrimination ou des traitements injustes au cours des cinq dernières années à cause de leurs caractéristiques ethnoculturelles, ont affirmé avoir vécu cette situation au travail ou lors de la postulation pour un emploi. » (Statistique Canada, 2003e, p. 23) Retour au texte
159 Si l'on considère les 27 régions métropolitaines de recensement (RMR) du Canada comme un groupe en soi, la croissance démographique de 1996 à 2001 dans les villes mêmes s'établit à 4,3 %, moitié moins que le taux de croissance de leurs banlieues, qui est de 8,5 % (Statistique Canada, 2002k). Retour au texte
160 En 2001, la proportion de la population vivant dans des régions à prédominance rurale était de 53 % à Terre-Neuve-et-Labrador et en Saskatchewan, de 60 % en Nouvelle-Écosse, de 78 % au Nouveau-Brunswick et de 100 % dans les trois territoires et dans l'Île-du-Prince-Édouard (toute la population de ces derniers étant classée « à prédominance rurale » d'après la définition de l'OCDE utilisée dans le rapport) (Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2002). Retour au texte
161 L'âge médian de la population vivant dans des zones rurales ou dans de petites villes, qui a augmenté de 3,5 ans depuis 1996, était de 39,0 ans en 2001, comparé &ag-rave; une augmentation de 1,8 an dans les régions métropolitaines de recensement, où il est passé à 37,0 ans (Statistique Canada, 2002l). Retour au texte
162 D'après une étude du Centre pour la défense de l'intérêt public (CDIP), environ 45 % des succursales bancaires ont disparu entre 1989 et 1998, situation qui, d'après les représentants des consommateurs, risque d'amener la population rurale à dépendre de plus en plus d'autres services chers et non réglementés (CDIP, 2000). Retour au texte
163 Pour citer un habitant de zone rurale qui commentait la fermeture d'un magasin de vêtements d'occasion : [Traduction] « Je ne sais pas s'ils comprennent la diffàrence entre les petites et les grandes villes et s'ils se rendent compte des kilomètres qu'il nous faut parcourir. » Voir Haight, 2003, p. A13. Retour au texte