L'évolution du marché de détail au Canada

1. Aperçu du marché de détail canadien

Depuis la publication du Rapport sur les tendances en consommation en 2005, le secteur du commerce de détailNote de bas de page 1 continue de jouer un rôle de plus en plus essentiel dans le marché canadien, étant donné sa contribution à l'économie canadienne et son impact sur les consommateurs et leurs activités de consommation. En 2011, le secteur du commerce a généré 457,4$ millards de dollars en ventes au détail et représentait environ 12 % de la main-d'œuvre canadienne (Statistique Canada, 2012c). Malgré la baisse de la demande observée en période de récession en 2009, les ventes au détail ont progressé de 17,1 % entre 2006 et 2011 (ventes de 457,4 G$ en 2011, en hausse de 66.9 G$ par rapport à 2006). Même au creux de la vague en 2009 (ventes de 416,6 G$), la contribution du secteur au produit intérieur brut du Canada s'est établie à 6,2 %, en hausse de 0,2 % par rapport à 2001 (Industrie Canada, 2010; Statistique Canada, 2012c). La progression des ventes depuis la récession est relativement vigoureuse : celles-ci ont en effet atteint 457,4 G$ pour l'ensemble de 2011, ce qui correspond à une augmentation de 4,0 % par rapport à l'année précédente (Statistique Canada, 2012c). Deux groupes d'entreprises ont dominé les ventes au détail : les marchands de véhicules automobiles et de pièces automobiles, dont les ventes ont totalisé 100 G$ en 2011, soit une part de marché de 21,9 %, et le sous-secteur des magasins d'alimentation, dont les ventes ont totalisé 104,1 G$, soit une part de marché de 22,8 %. Le tableau 1 donne les ventes au détail totales par sous-secteur au Canada.

Tableau 1: Ventes au détail annuelles au Canada (2006-2011)
Tableau 1 : Ventes au détail annuelles au Canada (2006-2011)

Source : Données de CANSIM de Statistique Canada, tableau 080-0022.

Le secteur du commerce de détail a également progressé selon d'autres mesures. En avril 2011, pour la première fois, le Canada a enregistré des ventes au détail par habitant équivalentes à celles des États-Unis (Ladurantaye, 2011) : les ventes ont en effet atteint 13 000 $ US par personne (Cooper, 2011). En 2004, les ventes par habitant au Canada ne totalisaient encore que 8 000 $ US, par rapport à 12 000 $ US aux États-Unis (Colliers International, 2011a). Ces chiffres révèlent que le rythme de la croissance des ventes au Canada a maintenu son élan alors qu'il ralentissait aux États-Unis. Il importe de souligner que la progression des ventes par habitant au Canada n'est pas nécessairement attribuable à de forts gains de productivité, ni à l'endettement accru des consommateurs, au Canada, mais plutôt à la piètre performance du secteur de détail américain, qui s'est fortement ressenti de la récession économique de 2008-2009.

Tableau 1 – Sous-secteurs du marché de détail canadien (selon les ventes) (2011)
Sous secteur du marché de détail au Canada Ventes au détail en 2011
(en milliers de dollars)
Pourcentage de part
de marché
Source : Données de CANSIM de Statistique Canada, tableau 080-0022.
Marchands de véhicules automobiles et de pièces automobiles 100 005 680 21,9
Magasins de meubles et d'accessoires de maison 15 027 138 3,3
Magasins d'appareils électroniques et ménagers 14 983 443 3,3
Marchands de matériaux de construction et de matériel et fournitures de jardinage 27 038 063 5,9
Magasins d'alimentation 104 134 083 22,8
Magasins de produits de santé et de soins personnels 32 847 751 7,2
Stations service 57 682 168 12,6
Magasins de vêtements et d'accessoires vestimentaires 26 049 959 5,7
Magasins d'articles de sport, d'articles de passe temps, d'articles de musique et de livres 11 153 804 2,4
Magasins de fournitures de tout genre 57 785 413 12,6
Magasins de détail divers 10 695 657 2,3

Incidence de la récession mondiale sur la confiance des consommateurs canadiens

La récession mondiale de 2008‑2009 a eu un effet inégal sur le sentiment des consommateurs au Canada. Si le secteur canadien de la vente au détail s'est remis de la détérioration de l'économie mondiale, une partie de la population du pays demeure hésitante et prudente face à l'environnement économique. Vers la fin de 2010, 14 % de la population canadienne s'attendait à un fléchissement de l'économie en 2011. Le pourcentage avait grimpé un an plus tard, 33 % des Canadiens entrevoyant un ralentissement de l'économie en 2012 (Deloitte, 2011).

Ces chiffres concordent avec d'autres mesures semblables du sentiment des consommateurs, comme l'indice de confiance des consommateurs (ICC) du Conference Board du Canada. Après avoir atteint un sommet de 89,0 après la période des Fêtes de 2010 (janvier 2011), l'ICC du Canada a amorcé une dégringolade en mars 2011, pour atteindre un creux de 69,9 en décembre de la même année – il s'agissait du niveau le plus bas enregistré depuis 2009, quand l'économie canadienne commençait à se remettre de la récession de 2008‑2009 (Presse Canadienne, 2011; Deloitte, 2011; Conference Board du Canada, décembre 2011). En décembre 2012, l'ICC du Canada s'était remis légèrement de son plongeon de la fin de 2011 et atteignait 77,9 (Conference Board du Canada, 2012).

Il est important de souligner que les Canadiens sont demeurés en général plus optimistes à l'égard du contexte économique canadien que ne l'ont été les consommateurs américains à l'égard de leur marché. Au cours de la même période, l'ICC américain a glissé de 62 (en décembre 2010) à 45 (en septembre 2011) (Deloitte, 2011). En décembre 2012, il atteignait 65,1, en légère hausse par rapport au niveau médiocre observé un an plus tôt (Conference Board, 2012).

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

Aux fins du présent rapport, le secteur du commerce de détail comprend les marchands de véhicules automobiles et de pièces automobiles, les magasins de meubles et d'accessoires de maison, les magasins d'appareils électroniques et ménagers, les marchands de matériaux de construction et de matériel et fournitures de jardinage, les magasins d'alimentation, les magasins de produits de santé et de soins personnels, les stations-service, les magasins de vêtements et d'accessoires vestimentaires, les magasins d'articles de sport, d'articles de passe-temps, d'articles de musique et de livres, les magasins de fournitures de tout genre et les magasins de détail divers.

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