Table ronde visant à développer des grappes et des partenariats de calibre mondial

8 septembre 2016 — Boston (USA)
Développer des grappes et des partenariats de calibre mondial
Présenté par Tyler Wish

Domaine d'intérêt

Boston a créé un centre d’innovation des plus puissants. La grappe des sciences de la vie est un exemple particulièrement convaincant de la façon dont les gens, les partenariats et une vision ont donné lieu à une grappe économique et d’innovation prospère.

  • Quels sont les facteurs ayant contribué à la croissance et au succès de la grappe d'innovation de Boston?
  • Quelles politiques municipales, étatiques et fédérales peuvent être liées à cette croissance et à ce succès?
  • Quelles politiques des établissements universitaires peuvent être liées à cette croissance et à ce succès?
  • Quel est le bon modèle pour les grappes d'innovation canadiennes dirigées par des entreprises et comment les décideurs peuvent-ils appuyer ce modèle?

Faits saillants

Nécessité d'avoir une meilleure intégration des compétences en affaires et en entrepreneuriat; importance de la convergence des technologies dans l'industrie et manière dont les programmes universitaires devraient être adaptés en vue de l'acquisition de compétences nouvelles; nécessité d'attirer et de garder les travailleurs hautement qualifiés; obstacles créés par les programmes gouvernementaux existants; nécessité d'accroître l'accès aux capitaux grâce à la création de liens avec d'autres marchés; rôle que joue la masse critique d'activité dans le développement des grappes; façon dont les grappes se construisent du bas vers le haut; nécessité de se concentrer sur ses forces.

Résumé de la discussion

Parmi les leçons tirées de l'expérience de Boston figurent les suivantes : tirer parti de forces en recherche médicale; travailler avec le système d'enseignement pour améliorer les programmes de science et technologie, et ce en vue d'accroître le nombre de diplômés en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM); investir dans de nombreuses idées pour créer une masse critique; travailler vigoureusement afin de sensibiliser les décideurs à l'importance de l'innovation; veiller à l'élimination des obstacles à l'innovation inutiles.

Certains programmes et politiques gouvernementaux ont des conséquences non souhaitées qui font obstacle à la croissance. Les critères du Programme de la recherche scientifique et du développement expérimental (RS&DE), un programme d'encouragement fiscal qui s'adresse uniquement aux sociétés privées sous contrôle canadien, et du Programme d'aide à la recherche industrielle, qui est subordonné aux retombées pour le Canada, figurent parmi les exemples d'éléments de programme qui pourraient être améliorés. On a également souligné que les ministères pourraient améliorer leurs efforts de collaboration.

Dans le cadre de son rôle de facilitateur de l'innovation, l'État devrait s'efforcer de supprimer les obstacles et de réduire les risques en offrants aux entrepreneurs une certaine prévisibilité et un accès aux capitaux. On a également souligné qu'un cadre réglementaire prévisible permettrait de stimuler l'innovation, en particulier si le régime canadien est plus concurrentiel que celui d'autres pays. 

Le Canada est considéré comme offrant une abondance de programmes de doctorats de grande qualité (et abordables) ne misant pas sur la mise au point d'applications commerciales. Les programmes de STIM devraient inclure de la formation en affaires et en entrepreneuriat en tant que moyen de parvenir à une masse critique d'entreprises naissantes.

Principales considérations et principaux défis à la mise en œuvre

Transfert de technologie : Les obstacles liés aux bureaux de transfert de technologie et à la gestion de la PI ont été mentionnés, en particulier le manque de constance dans le traitement des licences de PI d'un établissement universitaire à l'autre. L'Université de Waterloo, par exemple, obtient de bons résultats au chapitre de la stimulation de l'entrepreneuriat en permettant aux inventeurs de conserver la PI. Les participants ont également mentionné qu'en adoptant une stratégie de partage des risques d'innovation avec les entreprises du secteur privé, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) a réussi à créer un important climat de collaboration entre l'industrie et lui.

Talent : Le Canada doit soutenir la concurrence des autres pays dans la course aux travailleurs de talent, et il n'a pas les mesures incitatives qu'il faudrait — par exemple, on a mentionné que des incitatifs liés à l'impôt sur le revenu pourraient être offerts pour attirer et conserver les candidats les plus prometteurs. L'exode massif de cerveaux à destination du Sud a également été mentionné. Si le Canada se dotait d'une masse critique, il gagnerait en crédibilité et attirerait naturellement les meilleurs travailleurs.

Liens internationaux : L'absence de vols directs abordables entre les principaux centres d'innovation comme Boston et certaines grandes villes canadiennes est un des obstacles à l'innovation qui a été mentionné, en plus du fait que l'infrastructure routière et ferroviaire permettant d'accéder au Canada depuis le Nord-Est des États-Unis est loin d'être adéquate.

Financement de l'innovation : Les investissements de l'État dans la recherche fondamentale sont jugés nécessaires à l'établissement d'une base pour l'innovation. Les participants ont toutefois reconnu que l'État ne devait pas décider des innovations où investir en particulier, mais plutôt chercher à réduire les obstacles réglementaires, à améliorer l'accès au capital et à offrir des incitatifs fiscaux liés à la commercialisation de la PI au Canada et à la création d'emplois. Selon ce qui a été suggéré, l'État devrait examiner la chaîne logistique et le cycle de vie de l'innovation pour cibler stratégiquement ses interventions.

Principales idées et principaux résultats

Commercialisation de l'innovation universitaire : Créer des incitatifs de plus grande envergure afin d'encourager les chercheurs à développer les idées offrant un potentiel de commercialisation. Doter les chercheurs de compétences en entrepreneuriat en intégrant une familiarisation aux affaires et une formation connexe dans les programmes de STIM. Faciliter, en le simplifiant, le processus de transfert de technologie dans les établissements universitaires.

Éducation : Élaborer de nouveaux types de programmes interdisciplinaires de STIM pour favoriser le resserrement des liens entre les disciplines, et ainsi stimuler et accélérer l'innovation. Les programmes de STIM multidisciplinaires sont vus comme des moyens d'obtenir l'ensemble divers de compétences nécessaires pour composer avec la convergence de plus en plus marquée dans l'industrie.

Compétences et talent : Mieux faire connaître les occasions offertes au Canada auprès des Canadiens vivant à l'étranger et des étudiants étrangers. Leur offrir des incitatifs fiscaux pour les encourager à revenir au Canada ou à y rester, et à bâtir leur entreprise ici. Le Programme des chaires d'excellence en recherche du Canada est efficace pour recruter des universitaires talentueux; il pourrait être utilisé pour recruter des gens d'affaires talentueux.

Incubateurs : Les incubateurs sont vus comme un bon moyen de stimuler l'innovation, car ils réunissent les innovateurs, accélèrent la mise au point et la commercialisation d'idées, en plus de réduire les coûts en fournissant un lieu où réaliser ces activités. Le programme Tech2Venture a été donné en exemple en tant que moyen de valider rapidement et efficacement la validité commerciale d'idées. Un incubateur axé sur les activités de fabrication a été proposé.

Consortiums : Les consortiums préalables à la concurrence formés de parties ayant des intérêts communs, et formant une grappe en version réduite, ont été présentés comme modèle qui pourrait être grandement efficace pour stimuler l'innovation, pourvu que leur vision et leur mission soient claires.

Accès aux capitaux : Améliorer le PACR pour élargir l'accès aux capitaux, en misant sur le resserrement des liens avec les capital-risqueurs américains.

Conseils consultatifs : Le Canada devrait envisager un modèle reposant sur le recours aux comités consultatifs en recherche composés de protagonistes de premier plan de l'industrie, du milieu universitaire et des administrations publiques afin d'orienter stratégiquement les projets de recherche financés par l'État. Un tel modèle aide à convaincre les grandes entreprises à soutenir les universitaires et à collaborer avec eux en vue de la réalisation d'activités de recherche-développement qui donneront des résultats commercialement viables — comme on le voit couramment aux États-Unis.